En pleine saison de pollen, le quotidien devient un enfer pour les plus fragiles d’entre nous. Je fais partie de ces fragiles. Alors soit je me drogue aux antihistaminiques et je deviens un zombie au nez coulant incapable de tenir une conversation avec mes potes, soit je ne prends rien et laisse la morve et les larmes envahir mon visage tout en éternuant mes grands morts toute la journée. Qu’importe le choix, il est impossible pour moi de vivre le moment présent, impossible de rire avec mes amis, impossible de voir mes collègues, impossible de séduire la personne que je kiffe en secret.
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Alors comment faire pour continuer à avoir une vie sociale malgré le pollen ? Comment vivre normalement sans avoir à rester reclus chez soi dans le noir, drogué à l’Aerius ? Eh bien figure-toi que j’ai trouvé quelques parades et je te les partage ici.
Ciao, le style : je m’habille en combo masque-lunettes de soleil
Ma première solution nous ramène au temps des confinements. Je ressors mon masque et enfile mes lunettes de soleil pour avoir mes voies respiratoires et mes yeux ainsi protégés. Je ne vais pas te mentir, la protection reste légère, mais lors d’un verre en bar, j’ai pu tenir le coup et enchaîner quelques conversations à propos des cryptomonnaies ou de la société de consommation qui brûle insatiablement nos ressources au détriment des espèces protégées. Par contre, pour pécho ou obtenir une augmentation, c’est mort, tu oublies. D’où la personnalité ça suffisait pour s’en sortir en société ?
Ciao, le parc : je vois mes potes en intérieur
En journée, l’extérieur devient un enfer où le pollen fait loi (genre il recule l’âge de la retraite mdr). L’intérieur, après avoir été aéré de bon matin, devient donc un havre de paix. “On ne peut m’attaquer sur mon sol sacré mon unique refuge”, disait Duncan MacLeod. Chez moi, le pollen n’est personne, alors j’opte pour inviter mes amis ou télétravailler au calme et au frais.
Le seul défaut de cette astuce est que tes amis et toi ne pouvez pas bénéficier du beau temps et c’est bien dommage avec ce grand soleil faut sortir un peu ça va te faire du bien un peu de vitamine D tu vas prendre des couleurs hein allez enfile ta casquette et zou faut profiter du soleil dans 5 milliards d’années il n’y en aura plus. Mouais, pour ma part, cet argument n’est pas valable, j’attendrai août et la fin de la pollinisation pour saluer le dieu Râ.
Ciao, les vêtements : je vois mes potes à la piscine
Si l’intérieur est refusé par tes amis ou ton crush, il te reste les points d’eau. L’eau est l’ennemi du pollen. Je le sais bien puisque je rince toujours mes cheveux avant de dormir afin d’éviter de déposer du pollen sur mon oreiller et passer la nuit à imbiber le matelas de grosse morvax bien dégueu.
Mon endroit préf, c’est la piscine municipale. C’est plein de gens en bonnet de bain, de gamins qui chialent et de gens cramés au troisième degré. J’adore. Sinon, il y a la plage pour les plus chanceux. L’absence de végétation favorise le bien-être du fragile que je suis. Ainsi, je suis disponible pour quelques activités aquatiques, telles que courir dans l’eau, faire pipi dans l’eau, boire la tasse et faire des concours d’apnée.
Ciao, la respiration : je bouche mes narines
Un jour, je suis invité à un pique-nique dans un parc. Je pensais que l’enfer était un date sur une aire d’autoroute mais je me suis trompé. Pas de masque sur moi, je cours donc à ma perte. Las de me moucher et voir mon nez irrité, je décide de tenter un truc : je me fourre deux morceaux de mouchoir dans le pif. Mes amis rigolent, ma meuf me quitte, mais au moins la morve cesse d’inonder ma barbe et ma bouche. De plus, je soulage la peau sensible de mon nez.
Attention ! Cette astuce doit être utilisée avec parcimonie. Les narines bouchées, c’est mauvais pour la santé. Le trop-plein de morve est fait pour être évacué, sinon c’est infection, on te coupe l’appendice nasal et tu deviens un Seigneur des Ténèbres obsédé par un lycéen super riche qui a les yeux de sa mère.
Ciao, la vue : je deviens Daredevil
Bon, là, c’est chaud, j’ai tenté le truc mais sans conviction. Je me suis dit que si le pollen attaquait les yeux, il n’y avait qu’à les fermer. Pas besoin de la vue, en gros. C’est ce que fait Daredevil et il combat la justice le jour et la nuit, donc c’est que c’est faisable. Si mes deux ans de judo et mon brevet de 25 m nage libre me permettent de m’en sortir la nuit contre la mafia locale, mes compétences en droit sont trop bancales pour que je tienne le rythme. Je ne conseille donc pas de devenir Daredevil. Spider-Man, c’est mieux.
Mais je m’égare, passons à l’ultime solution pour s’en sortir socialement malgré l’allergie au pollen.
Ciao, l’industrie du papier : je laisse couler ma morve, j’éternue sur tout le monde et je pleure toute la journée
À ce jour, elle est pour moi la solution qui met le plus à mal les codes du vivre-ensemble mais permet de faire un max d’économie. Si toutes les astuces au-dessus demandent des moyens drastiques comme des mouchoirs, un logement ou une piscine, celle-ci permet une liberté totale de mouvement.
En laissant tout couler devant mes collègues, en proposant un visage rougi par l’allergie à mes amis, en éternuant dans le verre de Spritz de mon date, j’ai joui d’un sentiment de bien-être infini. Terminé les “attends deux secondes, je me mouche”, les “pardon, je n’ai rien suivi car j’ai pris un antihistaminique, j’ai envie de dormir” ou les “désolé, je ne viens pas à ton mariage, il y a un peuplier à côté de la salle des fêtes”. Enfin je respire comme je peux et enfin mes poches ne sont pas remplies de mouchoirs.
Attention cependant ! Cette astuce est à utiliser si et seulement si tu n’en as rien à faire des normes sociales et de l’avenir de l’espèce humaine. Mais une fois cette étape passée, ton existence devient bien supérieure à celle du simple individu sensible au pollen.
Prends ma main (il y a de la morve dessus) et ensemble gagnons cette bataille contre le pollen.