D’ici à la mi-juin, ce sera “le plus grand restaurant du monde”, avec 3 500 places, un four à pain, un espace guinguette et même un terrain de pétanque : à Saint-Denis, la Cité du cinéma a entamé sa mue en vue des Jeux olympiques. Au cœur du village des athlètes, ensemble d’immeubles flambant neufs au nord de Paris, l’immense halle en verre et les parkings attenants abriteront le principal lieu de restauration des athlètes pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre).
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Le géant de la restauration collective Sodexo, qui, via sa filiale Sodexo Live!, assurera la restauration sur plusieurs sites olympiques dont celui-ci, a récupéré les clés début janvier. “Notre première mission, c’est de transformer la Cité, puis d’occuper et aménager les espaces. Viendront ensuite le nettoyage et le démontage afin de rendre les clés au propriétaire, comme pour un état des lieux sortant”, explique Laurent Pasteur, directeur des opérations pour Sodexo, lors d’une visite du chantier à la presse.
La nef de la Cité du cinéma, qui abritait jusque-là plateaux de tournage et bureaux, notamment ceux d’EuropaCorp, la société de production de Luc Besson, sera divisée en quatre espaces thématiques : spécialités françaises, asiatiques, internationales et afro-caribéennes, dont deux ouverts 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Le restaurant des bénévoles et du personnel sera également installé dans la nef, avec une vue sur Seine et une entrée indépendante de celle des athlètes.
Sur le sol, des plaques de bois ont été disposées pour protéger le carrelage le temps de transformer les lieux : installation de blocs sanitaires, de toiles acoustiques, d’une signalétique dédiée… Dans ce chantier monumental, tout doit être éphémère afin de rendre courant octobre les lieux en l’état au propriétaire, la société Nef Lumière, dont la Caisse des dépôts est le principal actionnaire.
“On est très à l’aise niveau timing, ça avance très bien”, estime Adina Darie, directrice de projet infrastructures chez Sodexo, précisant qu’une première ouverture test était prévue le 10 juillet. Devant la nef seront dressés les drapeaux des 206 délégations ainsi que les anneaux olympiques. “C’est un endroit hyper important pour nous, au cœur du village où seront logés 80 % des athlètes, dans des appartements sans cuisine. C’est important d’avoir un lieu chaleureux”, estime Maxime Jacob, chargé de la restauration au Comité d’organisation des JO.
“Notre ambition, c’est que les athlètes soient comme à la maison”, abonde Laurent Pasteur. À l’entrée, où les athlètes prendront leur plateau, un accueil délivrera des conseils nutritionnels. Et comme à la maison, à la fin du repas, les athlètes devront débarrasser vaisselle et couverts, qui, pour la première fois de l’histoire des Jeux, ne sont pas jetables par respect environnemental. Il s’agit notamment de 35 000 assiettes en “porcelaine française”, sans logo afin de pouvoir être réutilisées : “Il faut penser à la deuxième vie des objets, toutes nos décisions sont prises en ce sens”, affirme Laurent Pasteur. Tables et chaises ont ainsi été louées à une entreprise.
Côté boissons, pas de bouteille : chaque athlète recevra une gourde et des fontaines seront installées sur le site. Autre défi alors que 15 000 athlètes sont attendus : faciliter les flux. Entrées et sorties ont été étudiées en ce sens et des écrans indiquant les taux d’occupation des différents espaces devraient être installés. À l’extérieur, sur le grand parking vide avec ses espaces verts aujourd’hui en friche, difficile d’imaginer le futur espace guinguette avec ses terrasses, la restauration à emporter, un kiosque où des chefs proposeront une recette par jour, et un terrain de pétanque, dans un esprit de “convivialité à la française”, selon Adina Darie.
“On y a concocté quelques surprises comme un espace boulangerie avec du pain cuit sur place car c’est un élément très important de la gastronomie française”, détaille le chef du village olympique, Charles Guilloy, qui a élaboré les 500 recettes qui seront servies pendant les JO. Loin des yeux, chambres froides et cuisines seront installées au deuxième sous-sol, pour stocker et réchauffer les plats préparés dans une cuisine centrale à Osny (Val-d’Oise) et qui seront livrés chaque nuit.