Les Français boivent toujours beaucoup d’alcool, mais moins qu’avant, et les femmes ont tendance à rattraper les hommes lorsqu’il s’agit de “consommation ponctuelle excessive”, révèle une étude des autorités sanitaires. Selon la dernière enquête de Santé publique France qui porte sur 2021, les tendances à long terme révèlent “une baisse très marquée de la consommation quotidienne déclarée au cours des dernières décennies”, qui se traduit dans les chiffres de vente.
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Depuis des dizaines d’années, les consommations hebdomadaires et quotidiennes des Français diminuent. La part de consommateurs hebdomadaires, qui était de 62,6 % en 2000, n’était plus que de 39 % en 2021. La proportion d’adultes consommant de l’alcool tous les jours a été quasiment divisée par trois, passant de 21,5 % en 2000 à 8,0 % en 2021, selon cette étude qui s’appuie sur des données déclaratives. Portée par la diminution de la consommation de vin, la tendance est le résultat d’évolutions culturelles et de la mise en place de politiques publiques, telles que la loi Evin de 1991 qui a limité très fortement la publicité en faveur de l’alcool, explique Santé publique France.
Comme cela s’observait déjà en 2017, la consommation moyenne d’alcool diffère encore fortement selon l’âge. Ainsi, les plus jeunes consomment moins souvent, mais lorsqu’ils le font, ils ingèrent des volumes de boissons alcooliques plus importants que leurs aînés. Autre tendance “que l’on constate depuis plusieurs années, en France comme à l’étranger, c’est un rapprochement des comportements entre hommes et femmes”, dit Raphaël Andler, coauteur de l’étude.
Plutôt en diminution parmi les jeunes hommes, le phénomène des “alcoolisations ponctuelles importantes” (autrement appelé “binge drinking”), défini par la consommation d’au moins six verres d’alcool en une seule occasion, tend notamment à augmenter parmi les femmes de plus de 35 ans. Plusieurs hypothèses ont pu être avancées pour expliquer ces évolutions : l’augmentation de la part de femmes participant au marché du travail ou le recul de l’âge au premier mariage, ou encore le marketing de l’industrie de l’alcool visant le public féminin. La consommation d’alcool est responsable d’environ 41 000 décès par an et fait partie des premiers facteurs de risque de décès prématuré, rappelle l’agence sanitaire, mais la France n’est “pas dotée d’un plan national de lutte”.