Avant Victor Wembanyama, qui sont les Français qui ont joué en NBA ?

Avant Victor Wembanyama, qui sont les Français qui ont joué en NBA ?

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© Thearon W. Henderson/Getty Images

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Par Abdallah Soidri

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Avant la draft de Victor Wembanyama dans la nuit de jeudi à vendredi, retour sur la carrière des Frenchies en NBA, ceux qui ont pavé la voie pour Wemby.

Le jour de gloire est arrivé. Ce n’est qu’une question d’heures avant que Victor Wembanyama ne soit drafté par une franchise NBA – selon toute vraisemblance, les San Antonio Spurs – et rejoigne le plus grand championnat de basket du monde. Il deviendrait le 41e Français à évoluer dans la grande ligue, celui drafté le plus haut (1re position) et à qui on promet la plus grande carrière.

Mais en attendant que Wemby ne dispute son premier match officiel sous ses nouvelles couleurs, retour sur les accomplissements des Frenchies en NBA.

Le pionnier Tariq Abdul-Wahad

La carrière de Tariq Abdul-Wahad est essentiellement américaine, ce qui n’enlève rien au fait qu’il est le premier Français à avoir joué en NBA. Après quatre années en NCAA (championnat universitaire), l’ailier de 22 ans s’inscrit à la draft où il est sélectionné en 11e position par les Kings de Sacramento. Son aventure dans la grande ligue se poursuit au Magic d’Orlando où il montre de belles choses, puis chez les Denver Nuggets et les Mavericks de Dallas, plus souvent dans un statut de joueur de rotation.

Dans le Colorado et dans le Texas, le joueur peine à montrer l’étendue de son talent et à justifier son contrat longue durée. La vie en NBA s’arrête pour lui en 2003. Sur le plan statistique, ce n’est pas la plus belle réussite du basket tricolore outre-Atlantique, mais son impact se trouve ailleurs : il a montré à des milliers de jeunes Français que le rêve américain était possible.

Le boum de l’an 2000 avec la génération TP

Après Tariq Abdul-Wahad, il faut attendre trois ans avant de revoir un Français être sélectionné à la draft. En 2000, Jérôme Moïso marche sur les traces de son aîné en étant choisi lui aussi en 11e position, cette fois par les Boston Celtics. L’ailier fort ne restera que cinq ans en NBA avant de retourner en Europe.

Un an plus tard, Tony Parker intègre lui aussi la NBA en étant sélectionné en 28e position par les San Antonio Spurs. L’histoire entre le jeune meneur et la franchise texane sera riche en succès avec quatre titres de champion (2003, 2005, 2007, 2014), un titre de MVP des finales (2007) et six sélections au All-Star Game. Un immense palmarès qui vaut à TP l’honneur d’être admis au Hall of Fame en juillet prochain.

La cuvée française lors de la draft 2003 est l’une des plus solides. Boris Diaw (21e) pose d’abord ses valises chez les Hawks d’Atlanta (2003-2005) avant de vraiment éclore du côté des Suns de Phoenix et de confirmer son statut de joueur complet chez les Charlotte Bobcats. Sa polyvalence lui permet ensuite de rejoindre les Spurs et son pote TP. À ses côtés, il remportera le graal en 2014 après avoir échoué en finale un an auparavant.

Mickaël Piétrus (11e) aurait pu connaître les joies d’un titre en 2009 avec le Magic d’Orlando mais les Lakers de Kobe Bryant étaient trop forts. Malgré cet échec, Air France comme on le surnommait peut être fier de son passage en NBA. Ses qualités en défense et de tireur longue distance lui ont permis de rester dix ans au pays de l’Oncle Sam, des Warriors aux Raptors, en passant par les Celtics et les Suns.

En 2005, c’est pas moins de cinq Français qui débarquent en NBA. Si pour Yakhouba Diawara (non drafté) et Mickaël Gelabale (48e), l’aventure est assez courte, elle est un peu plus prolifique pour les trois autres que sont Ian Mahinmi (28e), Johan Petro (25e) et Ronny Turiaf (37e), malgré de faibles temps de jeu. Ce qui n’empêchera pas Turiaf d’être champion avec le Heat de Miami (2012).

Vient ensuite Joakim Noah, drafté en 9e position en 2007 par les Chicago Bulls. À force de travail et de caractère, le pivot va devenir un joueur important de la franchise au taureau. Il remporte en 2014 le titre de meilleur défenseur de l’année et échoue aux portes des finales NBA en 2011. Après l’Illinois, il file à New York, sa ville natale, chez les Knicks, mais ça ne matche pas entre les deux.

De la promo 2008 composée d’Alexis Ajinça (20e) et Nicolas Batum (25e), seul le second a su tirer son épingle du jeu. Batman évolue encore aux Clippers et s’est bâti une solide réputation de shooteur à Portland puis à Charlotte avant de rejoindre Los Angeles pour aider le binôme Kawhi Leonard et Paul George à ramener un premier titre à la franchise.

Pour les draftés de 2009, ce fut plus compliqué. Rodrigue Beaubois (25e) a connu des débuts euphoriques en NBA avec les Mavericks avant de perdre progressivement du temps de jeu, ce qui ne l’empêche pas de planter 40 points dans un match contre les Warriors et de faire partie de l’effectif champion en 2011. Il retourne en Europe après quatre saisons, soit deux de plus que Nando de Colo (53e), qui n’a jamais su s’imposer aux États-Unis.

Une poignée de Français en réussite dans les années 2010

Dans les années 2010, une poignée de joueurs ont su tirer leur épingle du jeu. On pense évidemment à Evan Fournier (20e) et Rudy Gobert (27e), deux valeurs sûres du championnat. Le premier a connu le pic de sa carrière au Magic d’Orlando, où il est resté sept saisons et demie, quand le deuxième est devenu un pivot reconnu au Jazz de l’Utah, remportant trois trophées de meilleur défenseur (2018, 2019, 2021). Kevin Séraphin (17e) et Joffrey Lauvergne (55e) ont aussi une solide carrière NBA, même si moins prolifique que les deux premiers.

Pour Timothé Luwawu-Cabarrot (24e), le rêve américain a duré six ans. Malgré le nombre assez important de matches disputés, il n’a jamais vraiment su s’imposer et a filé en Europe en début de saison. Pour Axel Toupane (non drafté), la NBA n’a pas été un long fleuve tranquille, mais il peut se targuer d’être champion avec les Bucks en 2011.

Frank Ntilikina (8e) et Killian Hayes (7e) sont arrivés avec des positions hautes à la draft mais peinent à confirmer l’attente qui accompagne un tel classement. Ils sont encore jeunes et peuvent encore progresser. Tout comme Théo Maledon (34e), qui a montré de belles choses quand il était à Oklahoma City mais doit faire plus pour prolonger l’expérience outre-Atlantique. Sekou Doumbouya (15e) en sait quelque chose. Le pivot athlétique a fait parler de lui à ses débuts aux Pistons avec des actions spectaculaires, mais il évolue régulièrement en G League, l’antichambre de la NBA.