Le géant de la restauration rapide McDonald’s va mettre en place une unité pour enquêter sur les cas de harcèlement ou agressions sexuelles ou encore de racisme sur ses sites au Royaume-Uni, après les accusations d’une centaine d’employés relayées par la BBC. Dans un communiqué reçu par l’AFP vendredi, le directeur général de McDonald’s pour le Royaume-Uni et l’Irlande, Alistair Macrow, a précisé que cette unité pourrait référer les cas signalés à des enquêteurs spécialisés.
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“Les accusations entendues cette semaine sont choquantes, personnellement et professionnellement”, ajoute M. Macrow, qui réitère “ses plus plates excuses” pour des “manquements clairs” dans la gestion et la prévention de ces incidents et agressions. “Toute enfreinte substantielle à notre code de conduite recevra des mesures sévères y compris le renvoi”, avertit-il.
La BBC a révélé mardi que plus d’une centaine d’employés de McDonald’s au Royaume-Uni disent avoir été victimes d’agressions ou harcèlement sexuel ou encore de racisme, dernière affaire en date d’une vague de scandales évoquant un #MeToo dans le monde des affaires britanniques.
Le géant du fast-food avait déjà été visé par des accusations il y a quatre ans, quand le syndicat des Travailleurs de la boulangerie et de l’alimentation (BFAWU) avait affirmé que plus de 1 000 employées se disaient victimes de harcèlement sexuel et de mauvais traitements sur leur lieu de travail.
La chaîne de restauration rapide compte 177 000 employés au Royaume-Uni dont une majorité très jeunes, voire adolescents. Il y a deux ans, un collectif de salariés et anciens salariés de McDonald’s a dénoncé une politique de discrimination sexiste “systémique” au sein de l’enseigne en France, avec des dizaines de témoignages décrivant du harcèlement sexuel et une culture d’entreprise “nocive”.
L’ex-patron du groupe dans le monde, Steve Easterbook, avait été congédié fin 2019 pour avoir entretenu une relation intime avec une employée, en infraction avec le règlement intérieur. Le groupe McDonald’s avait établi que le dirigeant avait caché des liaisons avec plusieurs membres du personnel et qu’il avait menti sur la nature réelle de sa relation rendue publique.
Ces derniers mois ont émergé au Royaume-Uni dans le monde de l’entreprise des accusations d’agressions sexuelles et viols au sein de la fédération patronale britannique CBI, d’agressions sexuelles contre l’ex-président du conseil d’administration de Tesco, l’investisseur Crispin Odey ou même un ancien journaliste du Guardian.