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Le 26 mai 1993 à 20 h 59 sur le terrain du stade olympique de Munich, l’Olympique de Marseille obtient un corner. Abedi Pelé s’en charge et envoie de son pied gauche une balle aux abords des six mètres. Comme propulsé par toute une ville, Basile Boli saute plus haut que tout le monde. Le sommet de son crâne envoie le ballon dans les filets milanais. 1-0 pour Marseille. Une heure plus tard, l’OM est champion d’Europe. En ce 26 mai 2023, nous fêtons les 30 ans de cette victoire, les 30 ans de ce moment gravé pour l’éternité dans l’histoire d’un club et d’une ville.
Pourtant, la tâche n’a pas été simple. Les plus anciens se souviennent : cette finale débute difficilement pour les Olympiens, pris en tenaille par un AC Milan en feu et composé de grands noms comme Maldini, Albertini, Rijkaard ou Van Basten. On pense alors revivre le traumatisme vécu deux ans auparavant, lorsque l’OM tombait aux tirs au but face à l’Étoile rouge de Belgrade.
Mais les Phocéens peuvent compter sur leur gardien, un jeune homme de 22 ans, la tête encore couverte de cheveux et les gants nimbés d’une aura infranchissable : Fabien Barthez. Cinq années avant de soulever la Coupe du monde, il démontre déjà qu’il a un truc pour les finales et maintient l’OM à flot.
Juste avant la mi-temps, Basile Boli, qui a vu sa demande de changement refusée par l’entraîneur Raymond Goethals et surtout par le président Bernard Tapie, monte sur un corner et s’envole pour aller inscrire le but qui le fera entrer au panthéon de l’Olympique de Marseille et de la Ligue des champions. Contre toute prophétie, l’OM mène 1-0.
La suite n’est qu’une longue et interminable attente. Fabio Capello tente bien des stratégies pour faire sombrer les Olympiens, notamment en faisant entrer l’ancien Marseillais et Ballon d’or Jean-Pierre Papin. Mais rien n’y fait : en cette soirée du 26 mai 1993, les dieux du football préfèrent le Ricard à la pizza.
Au coup de sifflet final, Didier Deschamps soulève enfin la coupe aux grandes oreilles et c’est tout une équipe qui porte en triomphe leur président Bernard Tapie, véritable acteur principal dans ce succès. Et ce n’est pas le scandale Valenciennes-OM de la semaine passée qui viendra ternir cette victoire.
Aujourd’hui, cette étoile dorée qui trône au sommet du logo de l’OM reste l’unique rappel qu’à un moment dans l’histoire du football européen, la France a régné sur l’Europe. Depuis, personne n’a fait mieux. Ni l’AS Monaco, ni l’Olympique lyonnais, et encore moins le Paris Saint-Germain.
Joyeux anniversaire à la première et seule victoire d’un club français en Ligue des champions. Joyeux anniversaire, l’Olympique de Marseille.