Dans le milieu de la musique, il n’est pas rare que le travail des artistes ne survive pas à l’épreuve du temps. Les rythmiques, les flows, les paroles d’un titre ou d’un album peuvent sonner has been quand bien même le tout était tendance à l’époque de sa sortie. Heureusement pour nos oreilles, certaines œuvres montrent une incroyable résistance à l’érosion temporelle. C’est le cas par exemple de The Miseducation of Lauryn Hill, sorti en 1998, et qui a fêté ses 25 ans le 25 août dernier.
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Le premier et seul album studio de Lauryn Hill est largement considéré comme un classique. Mais tous les classiques n’ont pas des écoutes agréables à mesure que les décennies passent. Plébiscité par le public et par les critiques à sa sortie, le projet de la rappeuse-chanteuse n’a pas pris une ride un quart de siècle plus tard. Cela s’explique notamment par la qualité de l’interprétation de l’ex-membre des Fugees.
Plus chanteuse que rappeuse, Lauryn Hill nous touche en plein cœur avec sa voix sur les 16 titres que compte son album. Affichant une palette et une technique vocales larges, elle évite la redondance en donnant à chacune de ses chansons une couleur unique. C’est aussi valable pour les morceaux plus rappés comme “Lost Ones”, “Final Hour”, “Everything Is Everything” et le tube “Doo Wop (That Thing)”.
L’impression de ne jamais écouter deux fois le même morceau est renforcée par les productions, majoritairement organiques. Sur The Miseducation, Lauryn Hill nous embarque dans un mélange d’univers. La soul (“Nothing Even Matters” avec D’Angelo) et le R&B côtoient le reggae (“Forgive Them Father”) et le rap grâce à un dosage minutieux et efficace.
Mais la plus grande force de cet album réside dans ses thématiques, dont la principale, fil rouge du projet, est l’amour, décliné sous plusieurs formes. Lauryn Hill chante et rappe ce sentiment à travers des histoires qui parlent au plus grand monde. Et si c’était ça, l’amour, le secret pour réaliser un album intemporel.