Le secrétaire d’État chargé du numérique Cédric O a admis jeudi, lors d’une audition au Sénat, que StopCovid, l’application française de traçage des malades du Covid-19, marchait “mal” en raison d’un taux d’utilisation trop faible et cherche des “alliés” pour la relancer.
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“Si nous voulons relancer l’application, nous avons besoin de trouver des relais et des alliés. […] Si les professions médicales estiment que c’est utile, alors elles doivent le dire”, a-t-il déclaré, notant “le manque de confiance” dont souffre la parole politique.
“Si les responsables de cafés, hôtels, restaurants estiment que c’est quelque chose qui aidera à ne pas refermer les établissements, alors il faut qu’ils nous aident. […] Ça nous évitera de prendre les mesures que nous sommes forcés de prendre”, a-t-il ajouté.
Face à la résurgence de l’épidémie en France, les professionnels de l’hôtellerie-restauration se sont engagés lundi à inciter “fortement” leurs clients à télécharger l’application, sans toutefois les y contraindre.
L’application StopCovid a été installée à ce jour plus de 2,6 millions de fois, soit bien moins que les applications britanniques et allemandes, téléchargées respectivement 16 et 18 millions de fois. 7 969 personnes s’y sont déclarées comme étant positives et 472 notifications ont été envoyées à de potentiels cas contacts.
“Nous, on sait que ça marche mal, mais les Anglais et les Allemands ne savent même pas si ça marche”, a fait valoir Cédric O, pointant le fait que ces deux applications utilisaient pour fonctionner le système dit “décentralisé” développé par Apple et Google, sans en maîtriser tous les paramètres.
Mis à part ces deux exemples, “la réussite des applications de ‘contact tracing’ [traçage des contacts, ndlr] est plus l’exception que la règle. Ces applications ont du mal partout en Europe”, a jugé Cédric O.
Le Premier ministre Jean Castex et deux autres ministres avaient reconnu sur le plateau de France 2, le 24 septembre, ne pas avoir téléchargé l’application, lancée en juin.
Une nouvelle société doit remplacer fin octobre le français Capgemini, qui travaillait jusqu’alors gratuitement comme chef de projet. Elle sera désignée via une procédure d’appel d’offres et le plafond mensuel de dépenses liées à l’application augmentera, de 100 000 euros aujourd’hui à “probablement autour de 200 000 euros”, a indiqué Cédric O.
Konbini Techno avec AFP