“Poster sur Instagram, c’est gênant ?” C’est le nouveau débat sur TikTok entre ceux nés après les années 2004… et ceux nés avant. Pour les collégiens et lycéens, une bonne utilisation d’Instagram nécessite une photo de profil énigmatique (un petit personnage mignon, ça fait le taf). Et surtout, un feed bien clean. Ne comprenez pas par là quelque chose d’esthétique et léché truffé de photos d’intérieurs propres, de clichés d’outfits “old money” à la saturation au max et de vos vacances les plus show off à Santorin ou Bali. Non, pour les collégiens, un feed Insta propre… ne comporte rien sur le feed. Pas de photo. Pas de reel. R. Nada. Wallou. Pour vous stalker, en revanche, vos abonnés peuvent checker vos stories à la une qui, elles, ont le droit d’être bien fournies.
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Pour eux, ça serait carrément “la honte” de poster, même un dump des plus élaborés, renvoyant à l’époque Facebook, terrain aujourd’hui chéri par nos darons – et encore, même eux désertent pour Insta. Sur TikTok, nombre d’utilisateurs un peu dépassés (et vexés ?) nés en 2000 ou avant prennent la parole pour défendre “leur droit” de poster, arguant que c’est le but même de la plateforme. Sur TikTok, l’utilisatrice @princessetofusoyeux (sympa le pseudo, en passant), 27 ans, comprend pourtant le phénomène et l’explique par une génération qui optera toujours pour l’opposition, et qui profite également d’un retour de hype de Snapchat pour le contenu plus privé. Les stories en highlight, elles, ont finalement un rôle de feed plus classique et politiquement correct.
@princessetofusoyeux Et les paroles de chanson qu'on postait sur nos murs fb aussi omg #facebook #genant #generation #instagram ♬ son original - Princesse tofu soyeux
Il est ainsi courant de voir tout un dossier de stories à la une composé de selfies réussis, souvent nommé avec plus ou moins d’originalité “ego”, “self-esteem” ou “narcissisme” (on ne juge pas, loin de là, continuez à “slayer”, mais juste on vous voit, quoi). Elle pointe également et avec pertinence la fonction moins personnelle et plus “commerciale” ou “engagée” des feeds, qui sont aujourd’hui de vraies vitrines pour de nombreux businessmen, entrepreneurs, activistes et autres. Tout ça pour dire que oui, si vous concoctez déjà un post pour vos meilleures photos de votre été à Paris ou loin des Jeux olympiques dans l’espoir d’avoir les likes de vos collègues préférés et/ou crushs interdits, vous êtes peut-être (sans doute même)… un boomer. Mais d’une part, vous faites ce que vous voulez – encore heureux ! –, et d’autre part, ça ne fait pas forcément de vous une mauvaise personne… enfin, on croit.