En 1977, un jeune designer tout juste diplômé arrive dans l’honorable entreprise nippone Nintendo, son nom est Shigeru Miyamoto. La suite, on la connaît et ce n’est que quatre ans après que Miyamoto créera, en quelques mois, le jeu d’arcade Donkey Kong qui marquera les premières apparitions du grand singe et du personnage de Mario – même s’il ne porte pas encore ce nom à l’époque.
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Shigeru Miyamoto, aujourd’hui âgé de 70 ans, a consacré la majeure partie de sa vie à l’entreprise Nintendo. D’abord, en lui apportant des chefs-d’œuvre comme les franchises de Super Mario Bros. et The Legend of Zelda puis, en s’impliquant à de nombreux niveaux, notamment en tant que producteur ainsi que sur la conception des consoles à venir. Entre-temps, Miyamoto a insufflé une véritable philosophie au sein de l’entreprise Nintendo, prenant part aux grandes décisions et caps du géant nippon.
À la mort du président Satoru Iwata en 2015, Miyamoto avait brièvement pris la direction par intérim de l’entreprise avant de devenir “Creative Fellow”, soit responsable créatif de Nintendo, poste qu’il occupe toujours actuellement.
L’ère post-Miyamoto ?
Mais qu’en sera-t-il lorsque Miyamoto prendra sa retraite ? En marge de la récente inauguration du parc à thème Super Nintendo World en Californie (le deuxième après celui au Japon), le créateur de Mario a brièvement évoqué son héritage au média américain NPR. La légende du jeu vidéo ne semble que très peu inquiet :
“J’ai vraiment l’impression que [Nintendo] ne va pas changer, […] ce sera probablement la même chose. Il y a encore des membres de l’équipe de direction et bien d’autres personnes au sein de l’entreprise qui ont créé Mario, ils savent porter le sens et les valeurs de ce qu’est, être Nintendo”.
Miyamoto assure ne pas être le seul détenteur de la vision de Nintendo. Il explique ainsi que ce sont des valeurs, de nouvelles idées, des initiatives sans cesse partagées et débattues au sein des équipes de l’entreprise. Il explique même que cette notion de “vision partagée” atteint des niveaux presque “effrayants” et donc que ce départ n’aurait que peu d’incidence sur cette dernière.
En 2020, Miyamoto expliquait au New Yorker qu’il souhaitait se concentrer sur la recherche de nouvelles expériences, à l’instar de ce que la Wii et (dans une moindre mesure) la Switch ont apporté à la pratique du jeu vidéo. Il explique à NPR que c’est aussi important pour les joueurs que pour les créateurs de sortir des sentiers battus.
“Je dis toujours que s’il fait vraiment beau dehors, il faut aller jouer dehors. […] Je le dis aux jeunes concepteurs de jeux, vous savez. Si c’est une belle journée, allez vivre une expérience à l’extérieur car je pense vraiment que le premier facteur le plus important c’est votre expérience personnelle. Ce n’est qu’ensuite, lorsque cette expérience se lie à votre divertissement virtuel, que la joie et le plaisir explosent de manière exponentielle.”
Ces sages paroles de Shigeru Miyamoto, toujours aussi philosophe dans l’âme, font évidemment écho à sa propre histoire. En effet, le légendaire créateur de jeux a toujours expliqué qu’il tirait principalement son inspiration de ses propres expériences. Le premier The Legend of Zelda (1986) est par exemple fortement inspiré de ses souvenirs d’enfance lorsqu’il se baladait et explorait les forêts de la région du Kansai à la recherche de grottes, de lacs et autres maisons abandonnées.