On est en 2012. J’ai 15 ans. Mon impatience est immense. Ma PlayStation 3 est tout aussi impatiente à l’idée d’accueillir une nouvelle source de divertissement. Selon les bruits de couloir émis jusqu’au jour de sa sortie, fixée un beau jour d’automne, le prochain FIFA s’annonce prodigieux. Promesse tenue. Le 25 septembre 2012, la planète jeux vidéo voit naître une œuvre majeure, appelée à devenir le meilleur FIFA de tous les temps.
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Toujours plus épuré
Le principe, simple au possible mais traversant le temps, demeure inchangé : choisir une équipe pour y incarner virtuellement ses onze vedettes, inscrire des buts et éviter d’en encaisser pour tutoyer les sommets du ballon rond électronique. Sur la forme, en revanche, les évolutions sont considérables. Des ajustements, allant du plus anecdotique au plus significatif, des simples progrès visuels aux bouleversements techniques.
S’inscrivant dans la droite lignée de ses prédécesseurs, FIFA 13 est graphiquement plus abouti, plus fin, plus précis. Les 22 acteurs sont retranscrits plus fidèlement, sublimés par des visages aux traits sémillants. Outre ces considérations esthétiques, les principaux progrès du jeu sont, en réalité, perceptibles dans sa jouabilité.
Toujours plus immersif
Baptisé First Touch Control, le nouveau système de contrôle réinvente l’approche du sport électronique. La logique footballistique reprend alors ses droits : un ballon mal transmis devient plus périlleux à appréhender.
Le dispositif offre, par conséquent, une conduite de balle plus immersive, calquée au plus près des caractéristiques techniques propres à chaque joueur. Dans ce même idéal de réalisme augmenté, l’affinement du Player Impact Engine redéfinit l’impact physique. Les athlètes peuvent davantage aller au contact et déployer leur puissance pour gêner leur vis-à-vis, puis prendre l’ascendant défensif.
Le plaisir se cache dans les détails
Moteur central de cette licence légendaire, l’intelligence artificielle (IA) est elle aussi repensée. Les attaquants sont ainsi plus prompts à offrir des solutions offensives, en démultipliant les appels vers l’avant. Si d’aventure ils n’étaient pas servis, ou bien s’ils se trouvent en position de hors-jeu, ces derniers viendront se replacer de manière autonome.
En parallèle de ces révolutions latentes, on relève aussi quelques petites innovations notables. Amas de légers détails venant parfaire la création globale : des combinaisons de coup franc intuitives, l’introduction de mini-jeux dans l’arène d’entraînement, la possibilité d’incarner une équipe nationale en mode carrière, ou encore l’arrivée de nations jusqu’ici omises.
Les grandes heures du mode FUT
En dehors du terrain, FIFA 13 perpétue un mode de jeu qui n’en était qu’à ses balbutiements : le FIFA Ultimate Team (FUT). Exercice affreusement addictif au concept original : bâtir le meilleur groupe possible en acquérant, contre des crédits, des “packs” de joueurs au contenu secret et aléatoire.
Entériné par l’instauration d’un système de “Saison”, le succès de ce mode de jeu FUT ne s’est jamais démenti depuis. Au point d’être pérennisé dans les opus ultérieurs, puis de devenir indissociable de la franchise.
De l’apothéose à la décadence
FIFA 13 semblait ouvrir une voie royale pour ses successeurs. Espoirs cruellement déchus. Les FIFA s’enchaîneront, au même rythme que les désillusions. Des créations desservies par une simplification à outrance, sacrifiées sur l’autel de l’accessibilité. La faute à une IA toujours plus complaisante, favorisant les moins aguerris, mais brimant la liberté des plus créatifs.
FIFA 13 demeurera donc le seul FIFA à avoir conquis mon admiration éternelle. Raison pour laquelle je l’emporterai, lui, par-delà l’existence.
Une année entière d’après-midi volés, d’obligations scolaires supplantées. Des heures de discussion avec mon coéquipier, au travers de Skype, à propos des meilleures tactiques, des compositions parfaites, de potentielles bottes secrètes. Des victoires miraculeuses et des défaites interdites. Des hurlements, souvent, quand un début de partie rêvé se retrouve anéanti.
Merci FIFA 13. En dépit des manettes brisées, des amitiés questionnées, de la rage exhalée, des inconnus injuriés.
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