Vous galérez à trouver l’âme sœur sur Tinder ? On a un petit (gros) élément d’explication qui pourrait vous aider à comprendre pourquoi l’appli vous impose une telle traversée du désert. C’est très simple : deux tiers des utilisateur·rice·s de Tinder sont déjà en couple, selon l’étude “Trouver de l’intimité en ligne : une analyse des prédictions du succès grâce au machine learning” publiée dans la revue Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking. Elle a été menée par l’Université de Picardie Jules-Verne, de Stanford et des hôpitaux universitaires de Genève et de Lausanne et relayée par NBC News.
À voir aussi sur Konbini
À la base, cette étude visait surtout à évaluer la satisfaction que procure Tinder à ses utilisateur·rice·s. Mais au fil de leur enquête, les chercheur·se·s ont découvert une autre info plutôt déroutante : sur l’échantillon des 1 387 personnes entre 18 et 74 ans inscrites sur l’appli, 65 % d’entre elles étaient déjà en couple. Plus précisément 45,1% étaient engagé·e·s dans une relation, et 20,2% étaient marié·e·s, selon le descriptif de l’étude. Pire, la moitié ne comptait même pas aboutir à un date dans la vraie vie.
Il y a de quoi filer de gros faux espoirs à celles et ceux qui utilisent vraiment l’appli pour faire de nouvelles rencontres. Alors pourquoi toutes ces personnes restent sur Tinder si elles n’ont aucune intention de matcher avec qui que ce soit ? “Cela suggère que la plupart des utilisateur·rice·s de l’application s’y seraient inscrit·e·s pour ‘tromper’ des partenaires existant·e·s ou pour des motifs qui ne sont pas associés à la recherche de partenaires intimes, rapporte l’étude.
Deux autres raisons se distinguent. La première est la même que celle pour laquelle on traîne sur Insta ou TikTok : vaincre l’ennui, se divertir et créer du lien social. Sans oublier la petite dose de dopamine qui booste l’ego bien comme il faut. La seconde : gérer ses soucis psychologiques. Même si le résultat n’est pas bien probant : en traînant sur Tinder pour gérer leurs problèmes d’attachement ou leur impulsivité, les inscrit·e·s en souffrent tout autant.
Pour le coauteur de l’étude, Germano Vera Cruz, tout cela aboutit à un véritable “jeu de déception”. De moins en moins de personnes partagent le même objectif commun de trouver l’âme sœur et errent de plateforme en plateforme à la recherche d’une once de satisfaction.
Ne perdez pas espoir pour autant : les personnes qui swipent vraiment pour trouver l’âme sœur ont plus de chance d’être récompensé·e·s, même si le chemin est long. À l’échelle mondiale, 40 % des personnes inscrites sur Tinder cherchent une relation à long terme, explique un·e porte-parole de Tinder à NBC News.
“Sur la base des données de Tinder et de la compréhension de nos membres, les résultats mis en évidence dans cette étude sont totalement inexacts et trompeurs, nous avance un·e porte-parole de Tinder. Dans l’enquête, les personnes interrogées avaient essentiellement trois options pour se décrire – “abstinent”, “en couple” ou “veuf” – et aucune option pour “célibataire”. Il en résulte une représentation complètement faussée et erronée de ce que sont les membres de Tinder et de ce qu’ils recherchent.”