On a testé le PSVR2 pour savoir si ça vaut le coup de remettre le prix d’une console dedans

VR mais surtout PS

On a testé le PSVR2 pour savoir si ça vaut le coup de remettre le prix d’une console dedans

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Par Pierre Bazin

Publié le

Que vaut la "nouvelle réalité virtuelle" promise par Sony ?

La réalité virtuelle (VR), cela fait sûrement une trentaine d’années qu’on en rêve mais c’est seulement depuis les années 2010 qu’on commence à s’y intéresser plus sérieusement. Aujourd’hui, si l’offre s’est considérablement agrandie, il semble que la VR ne soit pas encore à la hauteur du gaming futuriste que nous avait promis Ready Player One.

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Déjà, parce que l’offre de casques VR de bonne qualité est aujourd’hui entre les mains de quelques marques comme Vive ou Oculus (Meta) pour ne citer qu’elles, même si d’autres géants de la tech commencent à débarquer depuis comme Samsung ou bientôt Apple, selon les dernières rumeurs.

Mais la raison principale de la lente révolution de la VR est simple : ça coûte une blinde. Pour un bon casque VR qui offre une expérience vraiment à la hauteur de nos attentes, il faut toujours compter au minimum 350-400 euros. C’est d’autant plus difficile d’investir dans un appareil qu’on ne connaît pas vraiment et avec lequel on ne sait même pas si on sera à l’aise – la motion sickness c’est un peu comme la coriandre.

Alors, forcément, quand Sony et PlayStation s’y mettent, on est très intrigués, surtout quand on possède (enfin) la PS5. Sept ans après le premier PSVR sur PS4, qui s’était tout de même écoulé à 5 millions d’exemplaires, en 2023, voici débarquer le successeur PSVR2, supposé être la next gen de l’expérience VR sur PlayStation 5.

Casque de luxe pour expérience confort…

Commençons par le commencement : le casque. Quoique un peu lourd, il est très confortable. Les mousses s’adaptent parfaitement et surtout, il est réglable dans tous les sens. Les ajustements de serrage se font partout pour convenir à toutes les têtes et à toutes les morphologies. Il est même possible pour les binoclards (dont je fais partie) de porter le casque avec les lunettes – ce n’est pas idéal non plus mais ça passe.

Une fois le casque mis, on notera aussi l’adaptation faite aux yeux avec une molette de réglage interpupillaire qui permet de préciser le focus. Extrêmement efficace, ce réglage est plus que bienvenu et fait la différence.

Dans l’ensemble, le casque est extrêmement confortable et votre serviteur ici présent a pu jouer à différents jeux durant des sessions de trois, quatre heures sans ressentir de lourdeur, de chaleur ou de transpiration particulière. Bon, évidemment, si vous le prêtez, pensez à nettoyer le caoutchouc qui entoure vos yeux, c’est plus sain. D’ailleurs, il peut se retirer pour faciliter le nettoyage.

Les caméras extérieures repèrent directement l’environnement.

L’option qu’on retiendra particulièrement, c’est la petite caméra externe qui vous permet de voir ce qui se passe dans le vrai monde. Je n’avais jamais eu de casque avec cette option et, maintenant, je ne peux pas m’imaginer sans. Grosso modo, quand vous êtes paumé dans votre monde virtuel, vous appuyez dessus et hop vous vous retrouvez avec un visuel de l’extérieur en noir et blanc histoire de vous retrouver un peu dans le vrai espace de la vraie vie véritable.

Pour se lancer en jeu, rien de plus simple, vous branchez un unique câble à votre console et prenez en main les nouvelles manettes – si elles sont bien chargées, mais nous y reviendrons. Il ne reste plus qu’à faire quelques petits réglages comme votre espace de jeu pour ne pas vous prendre de mur. Le tout est plutôt très intuitif d’ailleurs et, en ce qui concerne l’espace minimum requis, comptez 4m² (2×2), ce qui peut donc convenir même à un petit appartement – en poussant les meubles.

Qu’en est-il en jeu ? Nous avons testé la bête sur Horizon Call of the Mountain et Star Wars: Tales from the Galaxy’s Edge dans sa version “Enhanced” spécialement pour le PSVR2. Nous ne nous attarderons pas sur les jeux en soi car il s’agit d’un test du périphérique et que ces derniers doivent être achetés séparément – nous y reviendrons aussi.

Sur l’expérience globale, le PSVR2 ne comporte aucune gêne particulière (à condition de ne pas souffrir de motion sickness). Il convient parfaitement aux longues sessions de jeu et ses spécificités ne rendent l’expérience que plus belle. Par exemple, les vibrations intégrées directement au casque vous donnent de réelles sensations de choc, de coups et de tremblements, plus que si elles avaient été seulement sur les manettes.

Parlons-en d’ailleurs des manettes, les PSVR2 Sense. Reprenant une forme circulaire qui rappelle légèrement celles des HTC Vive, elles allient élégance, simplicité et fonctionnalité. Non, plus sérieusement, elles sont extrêmement qualitatives et surtout on ne transpire que très peu dessus, ce qui est assez fou pour certains jeux physiques.

Le seul petit bémol, c’est si vous avez des grandes mains, ce qui est d’ailleurs assez commun aux périphériques PlayStation en général. On le ressent particulièrement quand vous devez utiliser de nombreuses fois les boutons L1 et R1 avec votre majeur, il se peut ainsi que quelques crampes surviennent à force d’entourer votre doigt autour du cylindre central.

Le problème des grandes mains en image.

…mais au coût non négligeable.

Avec le PSVR2, vous aurez une expérience VR garantie de grande qualité, pas forcément la meilleure mais dans le haut du panier. Sauf qu’il faut toujours se poser une question : à quel prix ? Comptez 599 euros pour le PSVR2 qui vient avec les deux manettes. Dans l’état, c’est raisonnable mais il vous faut absolument une PS5, vous pouvez donc déjà mettre minimum 500 euros de plus. Ce qui amène l’expérience VR totale à 1 100 euros, finalement assez proche des casques HTC et Oculus haut de gamme.

Alors, évidemment, l’investissement PS5 sert à bien d’autres jeux que la VR mais on ne peut pas l’enlever de l’équation. Ce qui dérange un peu plus, c’est le fait qu’il fasse acheter ses jeux PSVR2 souvent plein pot (quasi 70 euros pour Horizon Call of the Mountain par exemple). En l’état, lorsque vous recevez votre PSVR2, vous ne pouvez pas l’utiliser si ce n’est pour le configurer. On aurait aimé avoir une petite introduction à la manière d’Astro’s Playroom, le jeu inclus dans la PS5 à sa sortie qui permettait de découvrir toutes les nouvelles fonctionnalités – et développé par un Français ! Ajoutez à cela des petits manques comme le fait qu’il n’y a qu’un câble pour recharger deux manettes, et c’est dommage.

Surtout, le PSVR2 est, comme son nom l’indique, une expérience VR pour… la PlayStation. Contrairement à Oculus ou à Vive qui permettent d’aller sur Steam ou tout simplement Internet. Avec le PSVR2, vous restez dans le moule Sony avec les expériences et jeux approuvés par ce dernier. Pour des titres exclusifs (et très qualitatifs) comme Horizon, c’est super mais si vous souhaitiez vous amuser sur VRChat ou juste regarder les quelques vidéos YouTube VR, vous ne pourrez pas.

C’est peut-être le principal bémol de ce PSVR2, il est enfermé dans le microcosme PlayStation. Peut-être que d’ultérieures mises à jour viendront y remédier et probablement que Sony prépare son propre métavers mais, pour le moment, il faut attendre que les développeurs adaptent tous leurs jeux VR au PSVR2 et non l’inverse. Ce qui prend du temps et de l’argent pour les studios qui pourraient tout simplement bouder Sony sur la VR.

C’est donc une entrée en demi-teinte pour le PSVR2. À l’heure où la VR n’est, elle, pas encore démocratisée, il est risqué de vouloir déjà enfermer la minorité de joueurs qui passent le pas dans un écosystème. Toutefois, si vous êtes un fan(atique) de première heure de Sony et de la PlayStation, alors il n’y a pas à hésiter, vous serez comme à la maison.