La Super Nintendo (SNES) fêtera cette année ses 35 ans, et si on trouve encore beaucoup de consoles en excellent état de marche, certaines d’entre elles ont une particularité : elles tournent désormais plus vite qu’à leur sortie. Une sorte d’obsolescence programmée inversée.
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Le phénomène intrigue les passionnés de retrogaming et particulièrement une catégorie de joueurs : les speedrunners. Car une console qui fonctionne plus vite, c’est également la possibilité de finir plus vite un jeu, ce qui est peu ou prou l’objectif ultime de tout speedrunner et ce, par tous les moyens possibles, y compris en plaçant sa console au congélateur.
Une histoire de céramique et de congélo
Cette histoire de SNES qui se bonifierait avec le temps serait due à son processeur audio (APU), dont la fréquence d’horloge est basée sur un résonateur en céramique. Alors qu’il devrait afficher une fréquence stable à 32 000 Hz, des utilisateurs témoignent avoir vu une légère accélération de la fréquence avec 32 076 Hz en moyenne, certains modèles montant jusqu’à 32 128 Hz.
Pour pousser le test, certains joueurs ont soumis leurs SNES à des conditions extrêmes. L’un d’eux a carrément placé sa console au congélateur avant d’exécuter des tests de fréquence. L’idée ? Vérifier si la température a une influence sur le résonateur en céramique et donc sur la vitesse d’exécution de l’APU.
Le résultat est surprenant : à des températures plus basses, la fréquence semble légèrement diminuer, ce qui suggère que la chaleur et le vieillissement jouent bien un rôle dans cette accélération progressive.
Une “révolution” à relativiser ?
Techniquement, cela peut avoir des conséquences en jeu comme une légère accélération du tempo de la musique et même une augmentation des aigus. Mais qu’en est-il de la discipline du speedrun où chaque centième de seconde compte pour espérer obtenir un nouveau record du monde ?
Le processeur principal de la SNES repose lui sur un oscillateur à quartz et non un résonateur en céramique. Il n’est donc pas affecté par ce phénomène d’accélération dû au vieillissement du composant.
Donc le gameplay à proprement parler ne changerait pas réellement, mais certains théorisent qu’une accélération du processeur audio pourrait accélérer des temps de chargement qui contiennent justement des musiques ou des sons, ce qui est le cas dans le jeu vidéo Super Metroid, par exemple.
Interrogé par 404 Media, l’utilisateur dwangoAC, spécialiste du retrogaming, explique que cette variation pourrait être au mieux imperceptible, au pire nulle. Il estime que sur une partie de speedrun complète, cela pourrait accélérer une frame tout au plus. Pas (encore) de quoi chambouler la discipline. Mais qui sait, dans 20 ou 30 ans ?
Pas de congélo mais une plaque chauffante
Le lien entre température de console et performance n’est en réalité pas nouveau. En 2020, un joueur a placé sa Famicom (la NES japonaise de 1983) sur une plaque chauffante pour la faire monter à 50°C voire 80°C, permettant de rendre la mémoire interne plus “volatile”, lui permettant donc de reproduire bien plus facilement un “glitch”, un bug essentiel pour passer une grande partie du jeu et atteindre la fin du jeu le plus rapidement possible.