On vous en parlait hier et il y a déjà des rebondissements : Phillip Banks, artiste à l’origine du mème viral “Chill Guy”, a annoncé lancer des actions juridiques contre les usages commerciaux de son personnage sans son consentement. Dévoilé en 2023 sur la plateforme Bluesky sous le titre “my new character”, ce personnage a connu un succès fulgurant grâce à son attitude chill et aux mèmes le représentant qui ont rapidement envahi tous les réseaux sociaux. Mais ces dernières semaines, son illustration a été exploitée pour la vente de produits dérivés et la création de la cryptomonnaie Chill Guy, qui a atteint une valorisation de 580 millions de dollars, à son apogée, sur le réseau Solana dans la blockchain associée. Ce qui, on vous l’accorde, est sans doute un peu abusé.
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Banks a précisé sur son compte X/Twitter que son combat vise principalement les projets à but lucratif, surtout les initiatives liées aux cryptomonnaies. Il ne cherche pas à censurer les usages non commerciaux ou humoristiques sur les réseaux sociaux parce que, sans tous ces mèmes, son illustration n’existerait pas dans le cœur des gens et le nom de Phillip Banks n’aurait probablement jamais vu le jour sur le site de Konbini. Par le biais de plusieurs messages sur Bluesky, il a exprimé sa frustration face à cette exploitation et a annoncé avoir déposé des droits d’auteur pour protéger son personnage. Des mesures de retrait via le DMCA seront mises en œuvre prochainement.
Le DMC quoi ?
Le Digital Millennium Copyright Act, adopté aux États-Unis en 1998, est une loi qui modernise la gestion des droits d’auteur au XXIe siècle. Elle vise à protéger les œuvres numériques contre leur réutilisation frauduleuse et à fournir des outils juridiques pour faire retirer des contenus non autorisés sur Internet. Le DMCA permet notamment aux titulaires de droits d’envoyer des avis de retrait (takedown notices) aux plateformes hébergeant des contenus contrefaits. Les plateformes, en retour, bénéficient d’une protection juridique limitée (appelée safe harbor) tant qu’elles agissent rapidement pour retirer les contenus signalés. Cependant, cette loi a été critiquée, notamment pour son utilisation abusive pour censurer des contenus légitimes ou pour la difficulté pour les créateurs indépendants de faire valoir leurs droits face aux grandes plateformes. Aux États-Unis, la gestion des droits d’auteur est centralisée auprès de l’US Copyright Office, mais l’application repose fortement sur l’engagement direct des titulaires de droits.