Il fut une époque où l’arrivée d’un jeu vidéo Le Seigneur des anneaux était systématiquement une bonne nouvelle. On pourrait parler bien sûr de l’excellent Le Retour du Roi sorti 2003 sur la sixième génération de consoles, mais même en remontant il y a quelques années, les L’Ombre du Mordor ou encore Bataille pour la Terre du Milieu ont su régaler les fans de Tolkien.
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Alors qu’Amazon a annoncé la mise en production d’un MMORPG dans le monde du Seigneur des anneaux, les bien plus modestes studios allemands Daedalic Entertainment ont sorti Le Seigneur des Anneaux : Gollum, un jeu centré sur le personnage culte de la saga d’heroic fantasy.
Pour avoir un regard neuf, j’ai décidé d’y jouer et de prendre en otage d’emmener le tchat Twitch de Konbini durant notre émission New Game +.
Histoire de s’amuser un peu (j’ai une conception étrange du fun, je joue à League of Legends), nous avons décidé d’aller sur la “vraie” VO du jeu : l’allemand — Daedalic est un studio allemand. De toute façon, il n’y avait pas de VF.
Le jeu Gollum est un cas un peu atypique qu’on pourrait qualifier de “double A”, pas un blockbuster vidéoludique, mais pas un jeu vidéo indépendant pour autant. C’est peut-être d’ailleurs le fond problème : il fait les choses à moitié par rapport à ses ambitions.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu l’impression de tester un jeu “pas fini”. On le ressent dans chaque détail, chaque mouvement, chaque problème de texture, chaque clipping. Les animations manquent de fluidité et la modélisation de Gollum, le personnage principal, est assez déplorable.
On pourrait se dire qu’il ne faut pas juger au physique, ou plutôt aux graphismes, et c’est vrai. Mais le souci, c’est que même le gameplay n’est pas à la hauteur. Le jeu semble coincé entre quatre chaises, en voulant faire un mélange d’infiltration, de parkour tout en intégrant l’histoire de dualité morale chez Gollum : rien ne marche vraiment. Le niveau d’introduction (pas nécessaire) est couloir et cela ne s’arrange pas avec le reste.
Manque de moyens pour des ambitions trop grandes ? Possible, mais en tout cas, les deux premières heures n’ont pas donné envie de s’y replonger. Le tchat partage mon avis, mais heureusement, le doublage en allemand sauve le reste et nous fait bien rire. À noter qu’il est parfois difficile de savoir ce qui relève de la langue de Goethe ou du parler noir des Orques du Mordor.
Le jeu Gollum n’est pas à la hauteur technique de ses ambitions. Pourtant, on sent qu’il y a eu des efforts sur la direction artistique ou même l’histoire qui s’intègre parfaitement à celle de la saga originelle, mais cela s’arrête rapidement sur le mur des manquements techniques.
Après en avoir discuté collectivement avec le tchat Twitch, voilà ce qu’on accepte de sauver :
- À un moment, on poursuit un corbeau pas trop mal animé avec des jolies plumes et tout.
- Le jeu est drôle. Malgré lui.
- Doublages au top, surtout en allemand : “Mein Schatze !”
- “Tentative” de DA inspirée
- S’inscrit très naturellement dans le lore originel du Seigneur des anneaux