Dans son dernier TikTok, la mannequin, actrice, essayiste et mère célibataire EmRata dit qu’elle trouve chic d’être divorcée à 30 ans.
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@emrata personally i find it chic to be divorced by the age of 30
original sound - Emrata
“J’ai l’impression que de plus en plus de femmes divorcent avant leurs 30 ans. Et venant de moi, qui me suis mariée à 26 ans et qui ai divorcé à 32 ans, il n’y a rien de mieux. Je dois vous dire un truc : la vingtaine, c’est très dur. Il n’y a rien de mieux qu’être dans la trentaine, se trouver toujours sexy, avoir un peu d’argent, savoir enfin ce qu’on veut faire de sa vie… Tout ça après avoir testé le mariage et s’être rendu compte que c’est peut-être pas aussi cool qu’on le prétend. Et puis, il te reste toute ta vie devant toi. Donc pour toutes les personnes qui stressent à l’idée de divorcer ou d’être divorcée : c’est bien ! Félicitations !”
Bien sûr, dans un monde encore très patriarcal où les femmes divorcées et/ou les mères célibataires sont mises au pilori, ça a fait jaser. Mais ici, on voit exactement ce qu’elle veut dire. Alors que c’était pas gagné, parce qu’on fait partie de celles et ceux qui ont grandi en enviant les princesses de Disney et qu’on connaît mot pour mot tous les passages de Cendrillon, La Belle et la Bête, La Petite Sirène, La Belle et le Clochard, Pocahontas… Et il faut avouer que l’un des points communs de tous ces films – en plus d’être une ode aux familles monoparentales –, c’est leurs histoires d’amour tellement puissantes qu’elles ont réussi à faire pousser des jambes à une sirène et à apprendre à une humaine le langage des souris. Alors c’est évident qu’avoir grandi entouré·e·s de contes de fées et de colombes qui portent le voile de la princesse le jour de son mariage nous a donné de très hautes attentes de la vie de couple.
Ne vous méprenez pas. On a toujours su qu’il y aurait des embûches. D’ailleurs, si vous regardez avec attention ces Disney-là, on en parle beaucoup. Comme la difficulté à enfanter, les problèmes financiers, la lutte des classes sociales, le racisme, les préjugés… Mais dans notre imaginaire romantique hollywoodien, toutes ces épreuves qui font partie intégrante de nos vies devaient sembler anodines face à la force de notre amour et surtout face à la détermination des deux partenaires à rester ensemble et soudé·e·s. Et c’est là qu’il y a une couille dans le pâté.
De plus en plus de femmes hétérosexuelles trouveraient les hommes hétérosexuels surcotés, voire plus nuisibles qu’utiles. En septembre 2022, i-D a même sorti un article qui affirmait que l’hétérosexualité était officiellement dans sa “flop era”. Et on a été super nombreuses à acquiescer et à sortir les chiffres de Psychology Today pour prouver qu’on n’était pas les seules, puisque même les études montrent que les opportunités de dates pour les hommes hétéros diminuent et qu’il y a de plus en plus d’hommes seuls. Et pas par choix. Ils ne sont pas de plus en plus seuls parce qu’ils auraient mystérieusement arrêté d’être désirables, c’est simplement que les standards et les attentes amoureuses des femmes hétéros ont évolué (Dieu merci !) et que trop d’hommes peinent à être à la hauteur, ou même à essayer d’être à la hauteur.
“Les hommes plus jeunes et d’âge moyen sont les plus seuls depuis des générations, et cela va probablement empirer.” Parce que l’évolution sociale des femmes fait qu’elles ne sont plus obligées – dans des environnements propices – de voir le mariage comme la seule issue ou la suite logique de leur vie. Elles travaillent, sont indépendantes, subviennent à leurs besoins… En gros, elles parviennent à se construire la vie dont seules les femmes mariées pouvaient “espérer” à une époque. Alors elles recherchent autre chose qu’un simple partenaire financier et quelques parties de jambes en l’air.
Les études montrent qu’elles privilégient davantage les hommes émotionnellement accessibles, qui communiquent, qui savent s’occuper d’un foyer, qui sont prêts à partager la charge mentale que présente ce foyer… Et c’est là que le bât blesse, puisque beaucoup trop d’hommes hétéros ont toujours du mal à développer ces autres aspects de leur personnalité – tels que la romance, la délicatesse, l’attention, l’écoute… – qui sont encore considérés, à tort, comme des qualités féminines. Et en 2023, stop, quoi. On ne veut plus entendre cela.
Le changement des mœurs et des mentalités fait que finir “vieille fille avec des chats” est de moins en moins une honte ou une peur viscérale. Le mood amoureux de notre ère peut se résumer par “si tu m’arranges pas, tu me déranges. Du coup, qu’est-ce que tu fais là ?” Et il semblerait que ce soit aussi le mood d’EmRata qui – bien loin de vivre son divorce comme un échec – crie à qui veut l’entendre que c’était la meilleure décision de sa vie et qu’elle n’a jamais été aussi heureuse. Bien sûr, ça gerce les fesses des mascus patriarcaux et machos qui sont les seuls à rester persuadés qu’une femme qui se respecte doit se donner corps et âme dans son mariage et même s’y perdre au besoin. MDR.
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“Emily Ratajkowski (qui a une fortune personnelle d’au moins 8 millions de dollars) glamourise le divorce et affirme que le mariage est un ‘fantasme’. Complètement déconnecté et délirant. Malheureusement, les femmes l’admirent.”
On est d’accord que personne ne se marie pour divorcer et on pense aussi que passer sa vie avec une personne qui prend la décision de vous rendre heureux·se tous les jours semble plus alléchant qu’un roulé à la cannelle, mais si votre relation amoureuse vous fait plus de mal que de bien, n’ayez pas honte de privilégier votre propre bonheur et votre santé mentale !