On connaît l’obsession de nos cher·e·s boomers pour le célèbre émoji pouce en l’air. Décliné à toutes les sauces, l’indémodable 👍 répond à tout. J’arriverai un peu plus tard que prévu : 👍. J’ai eu une promotion ! : 👍. Dégât des eaux à la maison, le courant a emporté le chat, les meubles et la porte d’entrée : 👍. Mais attention, à force de l’utiliser, on risque de se retrouver dans un sacré pétrin… comme ce pauvre fermier canadien qui s’est pris une amende de plus de 60 000 dollars.
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Poucer, c’est signer
Tout remonte à l’année 2021, lorsqu’un certain Ken Mickleborough, acheteur de céréales, commande à Chris Achter, fournisseur de céréales, 86 tonnes de lin. Ils s’appellent au téléphone et se mettent d’accord sur la date de livraison. Dans la foulée, Ken envoie par SMS un contrat à Chris : “Merci de confirmer le contrat de lin”. Ce dernier envoie alors un 👍 pour confirmer la réception du document.
Grave erreur : Ken interprète ce pouce comme une signature numérique du document. C’est le début des ennuis. Car quand Ken comprend que Chris ne lui livrera pas son dû en temps et en heure, il l’attaque en justice, avançant que Chris n’a pas respecté le contrat qu’il a pourtant signé.
“Je n’avais pas le temps d’examiner le contrat”, conteste Chris. “L’émoji confirmait simplement que je l’avais reçu. Ce n’était pas pour confirmer que j’en acceptais les conditions”. Malheureusement, la cour a tranché en s’appuyant sur une référence infaillible : Dictionary.com.
Car, sur sa page “Émoji pouce en l’air”, le site est formel : ce pouce exprime “le consentement, l’approbation ou l’encouragement dans les communications numériques”. En gros, si on l’utilise en réponse à un contrat, c’est comme si on l’avait signé. “Le tribunal reconnaît volontiers qu’un émoji pouce en l’air est un moyen non traditionnel de ‘signer’ un document”, écrit le juge Keene dans le rapport. Coup dur pour Chris et tou·te·s les adeptes de cet émoji bien pratique. 👎👎👎