Une province chinoise vient de mettre en place un congé payé pour les règles douloureuses. Cette mesure, déjà en vigueur dans plusieurs pays asiatiques, pourrait soulever des problèmes.
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Chez certaines femmes, les règles provoquent des douleurs abdominales insupportables. Si bien qu’elles sont parfois incapables d’aller au travail. Il existe bien sûr des remèdes pour atténuer la douleur. Par exemple, une entreprise californienne a récemment inventé un médicament vaginal au cannabis qui rend l’utérus stone.
Mais d’ici à ce que cette invention, peut-être révolutionnaire, se démocratise, certaines femmes devront toujours se contenter des éternels antidouleurs qui parfois ne suffisent pas à affronter une longue journée de travail. Certains spécialistes estiment que les crampes de certaines femmes particulièrement fertiles étaient “aussi violentes qu’une attaque cardiaque”. Ne serait-il pas logique qu’elles puissent se mettre en arrêt maladie sans pour autant passer pour des chochottes ?
Jusqu’à deux jours de repos
Selon la publication chinoise China.org, la province d’Anhui a mis en place une nouvelle mesure qui permet aux femmes de prendre jusqu’à deux jours de repos en cas de crampes insupportables. Ce congé “menstruel”, qui doit entrer en vigueur dès le 1er mars, n’est pas une nouveauté en Chine : dans les provinces du Hubei et de Hainan, les femmes peuvent se mettre en arrêt maladie à condition de présenter à l’employeur “un certificat délivré par un institut médical légal ou un hôpital”.
Le Japon, Taiwan, la Corée du Sud et l’Indonésie ont également déjà mis en place ce genre de mesure. En théorie, l’initiative est réjouissante car elle signifie que les femmes ne seront plus pénalisées à cause d’un processus tout à fait naturel. Mais le revers de la médaille est franchement décourageant.
L’annonce de cette mesure a provoqué une mini-controverse en Chine, car beaucoup pensent qu’elle est idéaliste et que certaines femmes vont tirer profit de leur genre.
De plus, ce congé pour les règles douloureuses pourrait bien creuser le fossé de l’inégalité au travail entre les hommes et les femmes. Tout type de congé payé s’ajoute aux frais de l’entreprise, et donc certains employeurs vont peut-être y réfléchir à deux fois avant d’embaucher des femmes, surtout si le boulot est physique.
Des dérives possibles
Tout comme les employés qui se mettent en congé maladie pour des question de fragilité mentale, les femmes qui prennent chaque mois un ou deux jours de repos risquent de se retrouver dans le viseur de leur employeur. Qu’on le veuille ou non, un employé qui est régulièrement en congé maladie agace son employeur, et dans certaines professions, les clients et les collègues.
Ce dispositif pourrait aussi ouvrir la porte à des dérives lors des entretiens d’embauche : ainsi, on peut imaginer qu’un employeur se permette de poser des questions sur les règles d’une candidate. Ce qui, avouons-le, serait très embarrassant et humiliant.
Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois