Faire du shopping ne vous fait pas vibrer ? Vous préféreriez participer plus activement à la conception de vos vêtements ?
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Que vous soyez maître aiguille d’or ou grand débutant phobique de couture, on vous présente des solutions innovantes pour créer vous-même vos tenues ! Avec les start-ups qui renouvellent le DIY (vêtements en kit, patronage easy, fabrication au fablab…), il n’a jamais été aussi facile de s’y mettre !
Le renouveau du cousu maison
Certains domaines créatifs (la photo numérique, le graphisme, la musique électronique…) sont plus accessibles aujourd’hui, et séduisent de nombreux amateurs. Et si demain, créer ses vêtements devenait aussi facile que de poster une photo sur Instagram ? Nous sommes prêts à parier que beaucoup de personnes, qui sont parfois refroidies par la difficulté technique ou qui n’ont pas le goût d’y consacrer trop de temps, saisiront l’occasion.
Fabriquer ses propres vêtements, c’était la norme avant le prêt-à-porter. Pas de séances shopping entre copines pour les arrière-grand-mères, mais des heures d’élaboration de tenues pour toute la famille. Il fallait être inspiré pour ne pas trop s’ennuyer à la tâche… Les magazines féminins avaient bien saisi le besoin, et fournissaient souvent des patrons de couture, une vraie source d’inspiration pour les anciennes générations.
Blasés par le prêt-à-porter de masse, désirant exprimer notre individualité et notre créativité, nous sommes de plus en plus demandeurs de produits exclusifs. Les marques de mode se creusent la tête pour nous proposer des offres toujours plus personnalisées… Et si c’était le moment de nous décider à utiliser notre trop-plein de créativité pour créer directement les vêtements de nos rêves, afin de pouvoir affirmer fièrement : “C’est moi qui l’ai fait ?” Le DIY attire de plus en plus de monde, et la bonne nouvelle, c’est que des start-ups nous mâchent le travail et proposent des solutions astucieuses qui donnent envie d’essayer tout-de-suite-maintenant de créer ses propres vêtements.
Des patrons de pièces tendance à télécharger
La recette pour faire un vêtement est la même depuis un moment : un patron (des formes en papier ou carton, une par pièce), qui permet de guider la découpe du tissu, et une machine à coudre pour assembler le tout.
Les outils, eux, évoluent (merci). Quelles sont les dernières trouvailles pour faciliter la création ? Fabriquer son propre patron demande un certain savoir-faire, et ça prend un peu de temps. On peut aussi les trouver déjà préparés, même si généralement, il faut quand même les modifier légèrement en fonction de ses mensurations et de ses envies. Merci Internet, qui donne accès à un paquet de ressources, dont des patrons de toutes sortes !
Ceux du blog mode Make My Lemonade par exemple n’ont plus rien de ringard, il propose même un abonnement illimité à ses patrons. “C’est le Netflix de la couture”, nous dit la créatrice.
Sur d’autres sites comme Makemypattern.com, vous pourrez aussi trouver des patrons de couture, peut-être un brin moins glam’, mais qui sont proposés gratuitement, sous licence Creative Commons. Cela signifie que vous pouvez les utiliser sans débourser d’argent (tant que ce n’est que pour votre usage personnel, sans ambitions commerciales derrière, bien évidemment).
Plus élaboré, les Modelières développent pour vous des patrons semi-mesure : la jeune entreprise, installée au Hall Couture, accompagne ses clients dans leur prise de mensurations, puis fabrique à partir de ses informations un modèle parfaitement adapté, prêt à être découpé. Résultat ? Un patron parfait pour chaque morphologie, plus besoin de modifications du patronage, ni de se prendre la tête pour découper sur la bonne ligne lorsque plusieurs modèles se superposent, un vrai gain de temps !
Le truc en plus : Les Modelières comprennent les difficultés des apprentis couturiers, leurs donnent des recommandations pour choisir les tissus adaptés, le bon métrage… Des patrons standard seront aussi disponibles début 2017 sur leur site.
Quand le concept du kit (façon Ikea) s’applique à la mode
En matière de consommation de mode, les situations extrêmes sont les plus répandues : se procurer un vêtement prêt-à-porter ou le créer tout seul de A à Z. Mais des petits malins commencent à proposer des solutions intermédiaires, comme… le vêtement en kit ! Logiquement, le prix est lui aussi entre les deux.
La marque 1083 par exemple, qui s’est fait connaître avec ses jeans fabriqués en France (“à moins de 1083 km de chez vous”) et sa démarche éco-responsable, prépare en ce moment le “Kit 0 km”. Les patrons des jeans sont dès à présent téléchargeables sur le site, et bientôt la marque proposera un kit avec tous les éléments nécessaires pour fabriquer son jean à la maison (après, il faudra certainement quand même prévoir des machines à coudre adaptées).
Louis Antoinette, start-up parisienne, est basée sur ce principe du vêtement à assembler soi-même ! Elle propose au choix sur son site des patrons ou des kits de couture. Dans ses kits, accessibles selon le niveau de couture, on trouve : le tissu, la mercerie, le patron, et un guide pour ne pas se perdre entre les différentes étapes de la confection. Et si vous avez un coup de cœur pour un modèle mais vraiment la flemme de mettre la main à l’ouvrage, vous pouvez aussi demander à quelqu’un de la communauté de le fabriquer pour vous. Louis Antoinette a pensé à tout !
Même plus besoin de savoir coudre !
La machine à coudre, ça ne vous dit rien… Bonne nouvelle, vous pouvez aussi faire des vêtements avec d’autres outils, notamment ceux disponibles dans les “fablabs” !
L’impression 3D n’a pas fini de faire parler d’elle
Cette technique qui pouvait sembler au départ incompatible avec la création de vêtements a été exploitée par de nombreux créateurs de mode (Danit Peleg notamment ou Iris van Herpen), qui ont prouvé qu’elle pouvait tout à fait permettre de produire de quoi se vêtir.
Actuellement, Modzart propose d’imprimer les bijoux conçus par la marque, dont les fichiers sont mis à disposition sur leur site, ou d’acheter ceux réalisés d’après le même modèle, avec des matériaux précieux.
Repenser le vêtement avec la découpeuse laser
Les outils mis à disposition dans les “fablabs” permettent à des créateurs de mode d’expérimenter. La découpeuse laser a inspiré Elisabeth Jayot par exemple, pour sa collection de fin d’études. Si ses fichiers ne sont pas directement téléchargeables sur son site, elle exprime une idée de transmission. Elle souhaite qu’ils puissent permettre de fabriquer rapidement des vêtements en cas de besoin (par exemple après une catastrophe naturelle).
Le projet de The Post Couture Collective est innovant pour plusieurs raisons. Sur le site de la marque, on peut “télécharger son vêtement”. Ou du moins le fichier qui sera lisible par une découpeuse laser, qui se chargera dans un second temps de la découpe du tissu. Troisième et dernière étape : l’assemblage, qui consiste à donner la forme d’un vêtement à la matière découpée. Celle-ci se fait… sans couture ! Un ingénieux système d’attaches permet en effet le montage manuel.
La fabrication des vêtements de la marque Post Couture, même si elle utilise des techniques qui pourraient permettre la production en série, se fait à la demande : pas de surproduction au programme. L’idée est aussi de permettre à la personne qui fabrique la pièce de l’adapter facilement à ses mesures.
Différents designers sont invités à chaque collection. Et tous les clients peuvent s’approprier les fichiers, proposer leur version du vêtement, à la manière d’un logiciel open source.
Selon l’envie, les clients de Post Couture peuvent simplement faire l’acquisition du fichier “patron pour la découpeuse laser”, ou du kit qui comprend également la matière, ou carrément du vêtement déjà prêt-à-porter. Encore une fois, la flexibilité est à l’honneur !
La tendance DIY se renouvelle, les innovations sont des sources d’inspiration incroyables ! Si les modèles économiques des projets présentés ici sont encore en phase de test, ils laissent transparaître une mode du futur où les amateurs se réapproprient le vêtement.
En faisant participer les consommateurs de mode au processus de création et de production, cela permettrait peut-être également de nous éloigner de la surconsommation des décennies précédentes…