Le groupe Lysistrata, c’est surtout l’histoire d’une bromance : trois potes d’enfance réunis pour faire du son.
À 10 ans, Ben et Max ont découvert le rock. Quelques années plus tard, Théo, un copain de collège se joint à eux et le trio Lysistrata voit le jour. À partir de ce moment, deux choses rythment leur vie : le son et la scène. Leurs premiers shows, ils les offrent aux spectateurs du bar associatif L’Ogre Rouge, à Vénérand, près de Saintes (Charente-Maritime), le seul endroit à promouvoir la diversité musicale près de chez eux. Les trois garçons se font très vite repérer. En 2017, ils se démarquent de 1186 candidats et remportent le Prix Ricard S.A Live Music, grâce à une session endiablée sur leur morceau Sugar and Anxiety.
Véritable tremplin pour les jeunes talents musicaux de la scène émergente, le Prix Ricard offre aussi un accompagnement d’un an à ses jeunes protégés. Production, live, coaching, matériel, Ricard S.A Live Music sort l’artillerie lourde pour que Lysistrata fasse rocker l’année 2017, ils ont déjà assuré 70 dates depuis septembre.
Aujourd’hui, Max, le bassiste a 22 ans, Ben, le chanteur-batteur, et Théo, le guitariste, à peine 19 ans. Habitant toujours chez leurs parents, calmes et sérieux à la ville, ils se transforment en rock stars et deviennent de véritables bêtes de scène une fois sous le feu des projecteurs. On a rencontré Max pour parler du groupe, de ses influences musicales et de sa manière de fonctionner. À lire ci-dessous.
On doit souvent vous le demander, mais ça vient d’où ce nom, Lysistrata ?
Lysistrata, c’est le titre d’une pièce de théâtre d’Aristophane. Théo a étudié ça lors d’un cours sur la Grèce antique. On a bien aimé la sonorité et l’histoire, qui est plutôt cool. Ça parle d’une nana qui monte un mouvement de grève du sexe pour que les hommes cessent de faire la guerre et retournent dans leurs foyers. Pas vraiment en rapport avec notre musique, mais ça nous plaît.
Vous chantez en anglais. Faire du rock en français, c’est forcément être assimilé à Johnny ou Dick Rivers ?
Non… Nous sommes des gros fans des chanteurs à texte comme Noir Désir ou Léo Ferré. Ce n’est pas la sonorité des chanteurs français qui nous rebute, mais on trouve ça compliqué de composer en français. On écrit comme on réfléchit et, pour l’instant, on se retrouve plus dans l’anglais. On ne se met aucune barrière côté musique, donc peut-être qu’un jour ça changera et qu’on passera au français.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique ?
Tous les trois, on a été élevés dans un environnement avec de la zique. Nos parents nous berçaient au rock anglais et français. Encore aujourd’hui, ma mère me fait découvrir des sons et vice versa. Le grand frère de Ben faisait de la guitare, du coup Ben s’est mis à la batterie et moi j’ai opté pour la basse. Le but c’était de faire de la musique pour contrer l’ennui, car à la campagne, là où l’on vit, il n’y a pas grand-chose à faire. Notre premier groupe avec Ben s’appelait Moloko +, c’était du bon vieux rock garage classique.
Vous êtes lauréat du prix Ricard S.A Live musique, racontez nous…
Au départ on s’est inscrit au Ricard S.A Live Music par pur hasard, on ne pensait pas du tout gagner. Notre but, c’était de finir dans les 10 premiers, pour avoir une belle session filmée par Rod Maurice. On a tout envoyé sur scène et ça a porté ses fruits.
Dans votre musique on sent le mélange de différentes branches du rock : Post-hardcore, post-rock, math rock et noise. Comment la décrirais-tu ?
On a tendance à résumer notre style en disant qu’on fait du rock alternatif. Les gens plus pointus décrivent notre style comme un mélange de post-rock, emo, hardcore, math rock. On essaye de le pousser à fond. Par exemple, quand on joue une partie math rock avec des riffs alambiqués, on va envoyer au max et, juste derrière, faire un cassure de rythme afin d’assurer une grosse transition. C’est ça, notre style.
Quelles sont vos autres sources d’inspiration ?
On écoute beaucoup d’artistes comme, par exemple, Fugazi, Asiwyfa – des Irlandais très cool – ou encore Girl Band. Nos influences sont très variées, ça va des groupes des années 1990 aux nouveautés math rock, en passant par de la grosse pop. Au niveau français, on est très fans de toute la bande de La Colonie de vacances* : Pneu, Papier tigre, Marvin, Electric Electric.
On peut lire sur votre blog : “Notre père, qui êtes odieux, que ton rock soit fortifié, que ton ampli soit saturé, que tes arpèges arrivent dans ma tête et jusqu’au bout de mes mains… Donne-nous aujourd’hui notre rock quotidien.” La musique, c’est votre religion ?
On ne se voit pas faire autre chose que de la musique. Ça occupe toutes nos pensées, on travaille en permanence, car en plus de la musique, on réalise nos clips et nos affiches. Pour la composition, on fait des énormes brainstormings tous les trois et tant qu’il y en a un qui n’est pas satisfait, on ne passe pas à autre chose. Il faut un accord total des trois pour qu’un son soit validé. On est une sorte de couple à trois.
Vous bénéficiez d’un accompagnement par Ricard S.A Live musique pendant un an, concrètement comment ça se passe ?
Au début nous étions un peu craintifs, car on ne savait pas qui allait nous encadrer, mais l’équipe est super cool et s’adapte vraiment à la personnalité de chaque groupe. L’accompagnement de Ricard S.A Live Music est très important pour nous. Il nous permet d’avancer plus rapidement : on a une tournée de 10 dates dans des supers salles, un EP qui sort le 31 mai. Au niveau interne ils nous aident aussi : management, lecture de contrat, conseil en tous genres… C’est un vrai plus pour nous, notre équipe est au top.
On connaît le potentiel séduction de la guitare auprès des filles, avec la basse c’est pareil ?
[Rires.] Perso, ça ne m’a jamais posé de souci. Après, avec la basse tu ne peux pas jouer tout seul, comme avec la guitare. On ne fait pas de la zique pour plaire, ni aux filles ni à l’industrie. On fait ce qu’on aime et, pour l’instant, la recette marche. Le pire truc pour nous, ce serait de devoir se brider ou se formater.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?
Que ça continue comme ça, que les planètes restent alignées. Pour le moment, on est bookés jusqu’à fin décembre, notamment sur des grosses scènes. Mais on veut continuer à jouer au maximum dans des cafés-concerts. Les petites salles permettent de garder les pieds sur terre.
Pour voir Lysistrata au Ricard S.A Live Music 2017, rendez-vous du 25 avril au 12 mai 2017 ! C’est gratuit et c’est partout en France. Alors rendez-vous vite ici pour vous inscrire et être tenu informé des prochaines vagues pour obtenir votre précieux sésame, car il n’y aura pas de place pour tout le monde.
Retrouvez également Lysistrata le 2 juillet à Garorock (Marmande) et durant La Tournée des inouïs du 10 au 14 octobre.
Leur premier EP, Pale Blue Skin, sera disponible le 30 mai 2017.
* La Colonie de vacances est formée de 4 groupes (Pneu, Papier tigre, Electric Electric et Marvin) qui ont décidé de jouer en quadriphonie lors du festival Rayons frais en 2010 à Tours.