Dans l’impitoyable monde de la musique, les auteurs de hits planétaires poursuivis pour un air un peu trop ressemblant sont légion. Récemment, la justice américaine a mis un terme au procès concernant le morceau “Stairway to Heaven” de Led Zeppelin et estimé qu’il ne s’agissait pas de plagiat. Ça n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres.
Le géant du streaming suédois souhaite mettre fin à ces litiges contre-productifs. D’après les brevets découverts par le site spécialisé Music Business Worldwide et comme le rapporte 01net, la firme travaille sur une intelligence artificielle (IA) capable de détecter de trop nombreuses similitudes entre deux morceaux.
Le logiciel, destiné aux auteurs-compositeurs, analyserait la partition du nouveau morceau et la comparerait à celles de titres déjà publiés. Il repérerait et pointerait ensuite les segments similaires afin de les signaler. Si ces derniers sont trop nombreux, l’auteur pourrait devoir retirer son œuvre et la retravailler pour prévenir d’éventuelles poursuites judiciaires.
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Éviter de plagier avant même d’enregistrer
Utiliser l’IA pour identifier d’éventuels plagiats n’est pas totalement inédit. La force de ce nouveau logiciel réside dans sa capacité à comparer les morceaux de manière quasi instantanée, ce qu’aucun système informatique actuel n’est en mesure de faire. Ici, le plagiat (qu’il soit conscient ou non) peut être détecté pendant le processus de composition, avant même que de l’argent soit dépensé pour enregistrer une version finale du titre.
Le système n’a pas vocation à être punitif. Après la détection de fragments de partitions similaires, la plateforme ne ferait que suggérer l’écoute de morceaux ressemblants. L’auteur n’aurait ensuite plus qu’à se faire sa propre idée et confirmer, ou non, le plagiat détecté par la machine.
L’un des scientifiques à l’origine de cette invention n’est autre que François Pachet, scientifique français et pionnier de la musique informatique liée à l’intelligence artificielle. Cet ancien cadre de chez Sony avait notamment travaillé sur deux titres composés par l’IA : “Mr Shadow“, dans le style de Duke Ellington, et “Daddy’s Car“, d’inspiration Beatles.
Pour l’instant, cette nouvelle invention anti-plagiat n’en est qu’au stade du développement. Si elle était amenée à voir le jour, elle pourrait bien éviter de nouveaux procès.