Jugé le mercredi 16 décembre dernier à Versailles pour propos sexistes, le rappeur français a été relaxé par la justice ce jeudi 18 février.
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Le rap est “par nature un mode d’expression brutal, provocateur, vulgaire, voire violent puisqu’il se veut le reflet d’une génération désabusée et révoltée.” Voici ce que la cour a déclaré lors du verdict du troisième procès intenté par plusieurs associations féministes à Orelsan pour incitation à la violence envers les femmes.
Flashback en 2009. Orelsan, encore méconnu du grand public, sort une chanson intitulée Sale Pute qui provoque un véritable tollé auprès des associations féministes et le propulse sur le devant de la scène du rap français. Poursuivi par le collectif Ni putes ni soumises pour ce titre, le rappeur français est relaxé en 2012.
En 2013, Orelsan est condamné à verser 1 000 euros d’amende avec sursis pour injure et provocation à la violence à l’égard des femmes, mais un an plus tard, la cour d’appel annonce, sans se prononcer sur les faits, que les poursuites tombent sous le coup de la prescription. Mais en juin 2015, la Cour de cassation annule cette décision et ordonne un troisième procès, qui s’est tenu devant la cour d’appel de Versailles en décembre dernier, au terme duquel Orelsan a finalement été relaxé ce 18 février.
Pourquoi Orelsan était-il jugé ?
Orelsan était accusé d’incitation à la violence envers les femmes. En 2009, huit titres interprétés par le rappeur lors d’un concert à Paris avaient été taxés de sexisme. Parmi les chansons incriminées, on trouve “Pour le pire” et “Saint-Valentin”, toutes deux extraits de son premier album Perdu d’avance, dont les paroles sont effectivement loin d’être tendres : “Ferme ta gueule ou tu vas te faire marie-trintigner” ; “J’te quitterai dès qu’j’trouve une chienne avec un meilleur pedigree” ; “J’respecte les schneks avec un QI en déficit, celles qui encaissent jusqu’à finir handicapées physiques” (cette dernière réplique est d’ailleurs à l’origine chantée par Gringe et Orelsan).
Qui avait porté plainte ?
Pas moins de cinq associations qui luttent pour le droit des femmes ont assigné en justice Aurélien Cotentin (le nom du rappeur à l’état civil) en décembre dernier : Chiennes de garde, Collectif féministe contre le viol, Fédération nationale solidarité femmes, Femmes solidaires ainsi que Mouvement français pour le planning familial.
Quelle a été sa ligne de défense ?
Le rappeur revendiquait des paroles “ironiques” et de très “mauvais goût“, et assurait que ces propos ne représentent pas sa pensée propre mais celle d’un personnage cynique, “un gros nul”, monté de toutes pièces. La défense a également plaidé la “liberté de création“, le rappeur avançant que l’on ne peut pas faire que des œuvres qui soient du Walt Disney !” L’artiste a aussi déclaré au juge n’avoir jamais proféré de tels propos en public : “C’est pas du tout ce que je pense.” Et d’ajouter : “C’est pas votre rôle de juger si c’est de bon ou de mauvais goût, à partir du moment où c’est une œuvre artistique.”