De la violence au hip-hop
Entre interviews avec des historiens, musique et images d’archive (que notre réalisateur a récoltées durant huit années), Rubble Kings s’avère être l’un des documents les plus complets sur ce lien dont on a rarement entendu parler entre violence des gangs et culture hip-hop.
Sur le site dédié au film, Shan Nicholson revient sur la naissance de son documentaire :
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Enfant, le hip-hop était mon monde : c’était un mouvement qui se dressait devant chaque maison, dans chaque quartier, à travers toute la ville. Quand on était gosses, on entendait les histoires de générations passées et de gangs qui régnaient sur les rues […] Nous n’avions aucune idée sur le fait que ces gangs jouaient un rôle majeur dans la naissance des morceaux que l’on écoutait alors.
Plus tard, j’ai commencé à produire de la musique et à faire des DJ sets un peu partout dans New York. La chasse aux disques constituait l’un de mes rituels quotidiens. Lors d’une de ces missions, je suis tombé sur l’un des graals pour un collectionneur dans mon genre : un album de Latin funk appelé Power Fuerza, des Ghetto Brothers [un ancien gang devenu groupe de musique, fondé à New York à la fin des années 1960, ndlr]. Non seulement la musique était incroyable, mais leur histoire m’a hanté pendant des mois.
Les Ghetto Brothers ont préféré la paix à la violence, après la mort d’un de leurs frères. Ce choix a profondément fait écho en moi. J’avais également perdu l’un de mes meilleurs amis au cours d’un acte de violence sans nom. Cela a bousculé mon monde, et voilà que je faisais face à cette histoire de courage incroyable, qui se relève devant l’adversité. Il fallait que je raconte cette histoire.