Je me suis intéressée aux autres femmes artistes sachant qu’elles sont moins nombreuses que les hommes. Et lorsque je suis allée à l’expo, j’ai découvert plein de choses dans sa peinture que je ne connaissais pas. J’ai eu envie de réutiliser les symboles vachement forts qu’elle utilise de manière décalée.
L’idée c’est d’utiliser des symboles qui sont faciles à comprendre et qui sont presque naïfs parfois et de les présenter d’une manière à illustrer des propos sérieux parce que la vanité fait appel à la finitude, à la fin de la vie, au côté éphémère.
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Si tu attends des autres street-artists qu’ils reconnaissent ton travail, tu seras forcément déçue ou tu seras confrontée à des réactions auxquelles tu ne t’attendais pas. Si tu n’attends rien, alors tu n’es pas déçue. Je n’ai donc pas été déçue ! D’autant plus que j’ai rencontré des gens qui m’ont plutôt encouragée.
“On n’attend pas d’une femme qu’elle ait une moustache”
On n’attend pas d’une femme qu’elle ait une moustache, on attend d’elle qu’elle ait deux traits symétriques au niveau des yeux ou des sourcils, mais pas du tout au niveau de la bouche et je trouve ça drôle de remettre en cause cette ornementation qui est complètement absurde, d’être là (au niveau des yeux) c’est bon mais d’être là (au-dessus de la bouche) c’est pas bon.
C’est une manière de dire “qu’est-ce qu’on attend de moi dans cette société en tant que femme ?”, une manière de se moquer un peu de la société.
50 cakes of gay
C’est surtout cela qui a poussé Kashink à peindre sur les murs : “Ça m’est venue comme une évidence que faire du street-art permettait de partager des idées“. Ainsi, lorsqu’en 2012, elle regarde avec grand étonnement toutes les manifestations contre le mariage pour tous, elle décide de monter le projet 50 cakes of gay en peignant plus de 300 “gâteaux pour tous” de Miami à Berlin en passant par Los Angeles, l’Espagne ou encore l’Autriche et bien évidemment la France.
J’avais trouvé ça hyper choquant que dans un pays comme le nôtre des personnes mettent toute leur énergie en manifestant pour que d’autres gens n’aient pas de droits en France. L’idée du gâteau est alors venue car tout le monde a de bons souvenirs avec les gâteaux, que ce soit les mariages, les anniversaires, c’était plus facile de susciter l’empathie par ce biais-là.
Je ne pourrais pas m’empêcher de peindre dans la rue pour autant. À Paris c’est mon deuxième mur légal, le premier je l’ai fait il y a quelques mois et pourtant ça fait 9 ans que je peins !