Sur les réseaux sociaux, l’actrice américaine Rose McGowan a déclaré qu’elle attaquait en justice le producteur Harvey Weinstein et son entourage, pour avoir tenté de la faire taire et pour l’avoir discréditée à Hollywood. Rose McGowan a été l’une des premières (sinon la première) à dénoncer publiquement les agissements du producteur accusé de viols et d’agressions sexuelles. Lorsqu’elle participait à la campagne du hashtag #WhyWomenDontReport (“Pourquoi les femmes ne portent pas plainte”), elle avait révélé qu’elle avait été violée par un ponte d’Hollywood.
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L’actrice assure que lorsqu’elle prévoyait d’écrire Debout, son livre autobiographique dans lequel elle déclare avoir été violée par le producteur en 1997, M. Weinstein aurait dépêché ses sbires pour s’assurer que l’histoire “ne verrait jamais le jour et que même si c’était le cas, personne ne la croirait”.
Ces accusations de Rose McGowan contre le célèbre producteur ont déclenché le scandale Weinstein en octobre 2017, puis le mouvement #MeToo, qui dénonce notamment les abus sexuels commis par des célébrités. La plainte de l’actrice vise Harvey Weinstein, ses avocats David Boies et Lisa Bloom, et la société privée de renseignements Black Cube, accusés notamment d’extorsion, d’atteinte à la vie privée et d’escroquerie. Selon le document, Harvey Weinstein et ses agents ont œuvré durant plus d’un an pour tenter de réduire au silence les victimes présumées du producteur et les journalistes qui faisaient état de ses abus.
“Cette affaire est celle des efforts diaboliques et illégaux déployés par l’un des hommes les plus puissants d’Amérique et ses représentants pour réduire au silence les victimes d’agression sexuelle”, affirme la plainte déposée mercredi auprès d’un tribunal fédéral de Los Angeles.
L’avocat de Mme Bloom, Eric George, a déjà réagi dans une déclaration transmise à l’AFP :
“Il est inexcusable que Mme McGowan ait choisi d’inclure ma cliente dans sa plainte. Il n’y a tout simplement aucun fait crédible ou fondement légal pour ces allégations portées contre ma cliente.”
Pour rappel, Harvey Weinstein, est inculpé par deux plaignantes pour des viols et des agressions sexuelles commis en 2006 et 2013. Il a aussi été accusé par des centaines de femmes, actrices et collaboratrices depuis que le scandale a éclaté en octobre 2017, dans les colonnes du New Yorker et du New York Times. Il a toujours assuré que ces relations sexuelles étaient consenties, mais ce troisième témoignage pourrait aggraver son cas.
“Je me prépare à une nouvelle campagne de dénigrement. Si vous commencez à lire des choses horribles sur moi, sur Instagram, Twitter or Facebook, comprenez que ce sont des robots payés pour nuire à ma réputation. Si vous commencez à voir des sites qui me trashent, sachez d’où ils viennent : d’un violeur accusé et de ses fixers. Restez avec moi. Croyez-moi. Je dis la vérité aux puissants, je l’ai toujours fait. Je ne suis pas parfaite, mais je sais que je suis une bonne personne qui se bat pour celles et ceux qui n’ont pas de voix. Si ça m’arrive, ça peut vous arriver. C’est la justice, la mienne et la vôtre.”
Konbini avec AFP