En regardant Titanic, tout le monde s’est déjà posé cette question : “Pourquoi Rose n’a-t-elle pas eu la décence de faire monter Jack sur la planche qui l’a sauvée du naufrage du navire alors qu’il y avait assez de place pour deux ?” Convaincus qu’il y avait AMPLEMENT assez d’espace pour lui, on est tous persuadés qu’elle aurait pu se décaler un peu pour qu’il survive, d’autant plus que ça aurait évité à bien des larmes de couler.
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Le débat fait rage depuis la sortie mondiale du film en 1998 et les théories continuent de se multiplier. Plus de 22 ans après, il était donc grand temps de mettre un terme à toutes nos interrogations. Aujourd’hui, c’est chose faite grâce à une étude des plus sérieuses menée par le quotidien The Guardian.
En préambule, il est à préciser que le quotidien n’est pas le premier acteur à avoir voulu répondre à cette question. En 2012, l’émission MythBusters de Discovery Channel avait reconstitué la scène et testé différents scénarios dans les mêmes conditions. Les équipes avaient conclu que l’embarcation de fortune aurait parfaitement pu accueillir les deux personnages, à condition que Rose ait enlevé son gilet de sauvetage pour l’attacher sous la partie de la porte que Jack aurait alors occupée, afin d’éviter que le radeau ne soit déséquilibré.
C’est finalement le critère de flottabilité qui vient aujourd’hui clore le débat. Et la conclusion est sans appel : non, Jack n’aurait pas pu survivre s’il était monté sur la planche, et Rose non plus. Premièrement, les débris de bois n’étaient pas une porte, mais un morceau de cadre de porte en chêne, selon les comparaisons faites avec l’épave réelle récupérée du navire.
Ainsi, même si l’embarcation de fortune était effectivement assez grande pour leurs deux corps (183 cm x 91 cm après étude), elle n’aurait pas pu soutenir leurs poids cumulés jusqu’à l’arrivée des secours. Ainsi, elle n’aurait pas pu continuer à flotter sur de l’eau salée avec un tel poids.
Une conclusion qui rejoint l’argumentaire défendu par le réalisateur James Cameron en 2017 dans une interview pour The Daily Beast. À cette époque, le cinéaste avait en effet rappelé que même si, effectivement, “les deux personnages auraient pu tenir sur ce morceau de bois”, comme l’affirmait alors Kate Winslet, la flottabilité n’aurait pas été bonne :
“Ce n’est pas un problème de place mais un problème de flottabilité. Quand Jack met Rose sur le radeau, il essaye de monter dessus. Ce n’est pas un idiot, il ne veut pas mourir ! Et le radeau coule, et se retourne. Clairement, il ne peut flotter qu’avec une personne, et donc il fait le choix de faire de Rose cette personne.
Si vous connaissez l’hypothermie, vous savez que la situation est pire plus vous êtes submergés… Elle, est complètement hors de l’eau, alors que le radeau flotte à peine. S’il était monté avec elle, même s’ils avaient réussi à tenir en équilibre, ils auraient tous les deux été à moitié submergés, et ils seraient morts tous les deux.”
Pour ceux qui auraient encore de l’espoir avec l’argument du gilet de sauvetage, là non plus, The Guardian n’est pas optimiste. Même s’il avait été attaché sous la planche de bois, il n’aurait jamais pu compenser le manque de flottabilité. L’idée simple de donner le gilet à Jack pour qu’il puisse flotter n’était pas non plus concluante. Dans une eau à -2,2 degrés Celsius, il aurait perdu connaissance au bout de 15 minutes seulement, ne pouvant résister jusqu’à l’arrivée des premiers bateaux.
Comme conclut finalement le quotidien, une seule autre solution (individualiste) s’offrait donc à Jack pour sauver sa peau : virer Rose histoire de “carjacker” la planche et prendre tout l’espace boisé. Libre à vous à présent de déterminer s’il a fait, ou non, le bon choix.