Interrogée par The Guardian dans le cadre de la promo de Mouche, la version française de la série britannique Fleabag réalisée par la géniale Phoebe Waller-Bridge, Camille Cottin s’est exprimée sur sa vision du féminisme dans le petit milieu du cinéma français.
À voir aussi sur Konbini
Engagée en faveur du féminisme devant et derrière la caméra, l’actrice regrette que le cinéma hexagonal n’ait toujours pas fait son autocritique ainsi que l’absence de réelles répercussions de l’affaire Weinstein et de #BalanceTonPorc.
L’actrice a d’ailleurs livré une analyse assez inédite sur le sujet :
“Bien sûr, j’étais vraiment heureuse que l’on brise le silence. Mais ce qui est étonnant en France, c’est que personne n’a été explicitement nommé. Est-ce que c’est un héritage du régime de Vichy ? On a été tellement traumatisé par les nazis, on se sent tellement honteux d’avoir été des collabos, que l’on ne peut nommer personne.”
C’est notamment grâce à deux de ses rôles les plus notables : dans Dix pour Cent et plus récemment dans Mouche, que Camille Cottin a ouvert la voie à d’autres héroïnes plus variées et moins stéréotypées. Grâce au personnage d’Andréa Martel, elle incarne pour le petit écran une des rares héroïnes lesbiennes loin des clichés éculés et à une heure de grande écoute. Elle a, de ce fait, endossé une lourde responsabilité.
Mais Camille Cottin est également engagée derrière la caméra. Elle a cosigné le manifeste #Maintenantonagit de la Fondation des Femmes, aux côtés d’une centaine de personnalités publiques et a récemment cofondé Malmö Production, une société de production féministe avec son amie productrice Shirley Kohn.
Baptisé “Malmö” comme la ville de Suède, pays qui fait figure de modèle en termes d’égalité femmes/hommes, leur ambitieux projet a vocation à faire bouger les lignes dans le milieu du cinéma toujours empreint de sexisme. Toutes deux espèrent ainsi déconstruire les stéréotypes et faire évoluer les représentations des femmes et des hommes pour faire progresser l’égalité.