Un vrai morceau de poulet frit sans qu’aucun poulet ne soit passé à l’abattoir : Memphis Meats affirme qu’il s’agit là d’une première mondiale.
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Nos amis végans vont peut-être enfin pouvoir envisager un monde où le poulet n’est plus du seitan ou tout autre substitut au rendu approximatif, mais bel et bien du poulet. Un poulet qu’ils dévoreront avec le même appétit qu’un carnivore, sans ressentir ne serait-ce qu’une once de culpabilité après l’avoir ingurgité. Et pour cause, la viande de volaille que la société américaine Memphis Meats a annoncé avoir commercialisée n’a causé la mort d’aucun animal. Une “viande propre” qui lui vaut même les faveurs d’organisations œuvrant pour la défense des animaux, à commencer par PETA.
Quelques mois auparavant, cette même société produisait déjà les toutes premières boulettes de bœuf du genre. Avec la volaille, c’était un tout autre défi qui se dressait face aux chercheurs de Memphis Meats ; le poulet étant la source de protéines la plus populaire des États-Unis, consommé chaque année à hauteur de 90 pounds (environ 40 kilos) par habitant. Mais là encore, le défi a été relevé sans qu’aucun poulet ne passe à l’abattoir. Des cellules souches ont été prélevées sur des poulets et des canards vivants, puis cultivées en de véritables morceaux de viande.
Texture spongieuse mais goût bluffant
La société a invité plusieurs personnes à venir goûter leurs viandes dans une cuisine de San Francisco. Au menu : du poulet frit dans la plus pure tradition du sud des États-Unis et du canard à l’orange. Si les clients ont relevé une texture un peu plus spongieuse que la volaille conventionnelle, tous ont été bluffés par le goût des plats proposés, selon le Wall Street Journal. Uma Valeti, le PDG de Memphis Meats, estime que la production de cette “volaille propre” utiliserait jusqu’à 90 % d’eau et de terres en moins, en plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre :
“Le poulet et le canard sont au centre de la table dans un grand nombre de cultures à travers le monde, mais la manière dont les volailles sont élevées pose de véritables problèmes quant à l’environnement, la manière dont sont traités les animaux et la santé humaine. On entend produire de la viande d’une autre façon, pour obtenir un poulet qui serait délicieux, durable et abordable financièrement”, explique t-il dans un communiqué.
Memphis Meats espère justement réduire considérablement les coûts de production de ses volailles, de manière à ce qu’elles puissent atteindre le marché d’ici 2021. En attendant, le seitan n’est peut-être pas si mal.