Si vous aimez siroter du jus de coco, sachez que vous devez peut-être votre rafraîchissement au dur labeur d’Ai Thong. Ce travailleur acharné ne rechigne jamais à grimper jusqu’à la cime des cocotiers, et cueillir les fruits grâce à son agilité hors pair. Atlas Obscura explique qu’Ai Thong est en fait un macaque dressé par un agriculteur thaïlandais.
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Un assistant bien efficace
Voilà maintenant près de 30 ans que Bang San, un agriculteur de Ko Yao Noi (Thaïlande), utilise des singes pour l’aider à cueillir des noix de coco. En effet, certains exploitants de cocotiers, laissent ces “maîtres-singe” se servir, lorsque, au terme de leurs récoltes, il reste certains fruits inaccessibles pour l’homme à la cime des arbres.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que nos cousins primates sont efficaces. Perché au sommet des cocotiers, Ai Thong est capable de repérer les fruits mûrs par leur couleur. Le macaque répond en outre parfaitement aux demandes de son maître qui lui intime des ordres à l’oral, et sa productivité est exemplaire : il peut cueillir jusqu’à 1 000 noix de coco en une journée de travail.
Une pratique qui n’est cependant pas une norme chez les agriculteurs locaux, Bang San étant un des trois seuls de Ko Yao Noi à faire appel à des singes pour ses séances de cueillette. Les noix de coco ainsi récoltées par Ai Thong seront, pour la plupart, vendues à des restaurants ou sur le marché.
Une pratique critiquée par beaucoup
Cette coutume n’a pas manqué de faire réagir des associations de défense des droits des animaux. Le site de National Public Radio relaie que beaucoup de personnes, notamment des vegans, évitent désormais de consommer des produits à base de noix de coco, après avoir pris connaissance que la cueillette de fruit était réalisée par l’exploitation de singes.
En effet, certaines vidéos, postées sur YouTube, qui montrent le travail des macaques, sont retenues comme preuve attestant de la maltraitance animale. Pour certains défenseurs des animaux, il est inconcevable qu’un singe travaille pour le compte de l’homme au lieu de gambader tranquillement dans la nature.
Cependant, Leslie Sponsel, professeur d’anthropologie à l’université d’Hawaï, affirme que les animaux sont généralement bien traités dans ces exploitations agricoles. Quoi qu’il en soit, il faut savoir que ces pratiques sont limitées aux plus petites îles de la Thaïlande.
Des machines à la place des singes
En effet, dans les grandes exploitations situées ailleurs dans le pays, il y a bien longtemps les agriculteurs utilisent des outils, comme des longs morceaux de bambou. Ces ustensiles, s’ils sont moins précis que les mains habiles des singes, permettent toutefois de ratisser une zone plus large de l’arbre, et cueillir les fruits de plusieurs branches à la fois.
C’est notamment le cas à Chaokoh, une des plus larges exploitations de noix de coco de Thaïlande. Les quelques 200 cocotiers sont tous travaillés à la main ou à l’aide de petits tracteurs. Aucun singe en laisse dans ces champs, donc.
Même si l’exploitation de singes à but agricole reste minime, il faut toutefois avouer que c’est toujours un spectacle attristant que de voir des animaux sauvages attachés en laisse. On compte donc sur la bonne foi de Bang San, et on espère que le petit Ai Thong se plaît dans son travail.