On a binge-watché le concours de cuisine qui fait souffler un vent de modernité sur la haute gastronomie.
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Aucun prix à gagner, à part la récompense de s’asseoir à la même table que son jury d’exception, le concours de cuisine The Final Table rebat les cartes du genre : bienvenue aux Jeux sans frontières de la grande cuisine. Dans des épisodes de moins d’une heure, au montage rapide “à l’américaine”, Netflix propose un tour du monde de ce qu’est la haute gastronomie aujourd’hui : voici comment les grand·e·s chef·fe·s du monde entier travaillent. Invitation inspirante à mieux comprendre le processus de création de recettes basées sur des plats traditionnels venant des quatre coins du globe, le programme est une fenêtre temporelle sur la gastronomie actuelle.
Bonne vibe et incroyables candidat·e·s
À chaque épisode, les duos de candidat·e·s ont une mission simple : revisiter le classique gastronomique d’un pays – tacos pour le Mexique, dîner de Thanksgiving pour les États-Unis, feijoada pour le Brésil, etc. –, et ce pour les neuf états représentés par le jury de haute volée composé de chef·fe·s prestigieux·ses. Et c’est ici que le concours gagne en intensité. Dans les épreuves proposées par ces fameux·ses chef·fe·s, il faut faire preuve de maîtrise, de savoir-faire et pousser le processus de création à son maximum.
Loin des concours de cuisine avec des chef·fe·s professionnel·le·s, mais souvent encore simple exécutant·e·s, les concurrent·e·s sont ici des étoilé·e·s, d’ancien·ne·s élèves d’Alain Passard, des chef·fe·s de restaurants classés au 50 Best, bref, déjà l’élite de la haute gastronomie mondiale. De ce fait, nos compétiteur·rice·s n’ont rien à prouver, et le story-telling des épisodes ne s’appuie pas sur les défauts, les ratés et les tensions. Ici, on se concentre sur les bonnes idées, les émotions et les éclairs de génie culinaires. The Final Table n’est pas un programme de téléréalité basé sur la concurrence et les engueulades.
Une réalisation parfaite
Filmer la cuisine est toujours un défi. Pour la rendre vivante, belle et lumineuse, les bonnes recettes appliquées aux autres programmes Netflix comme Chef’s Table sont de mise : lumières franches, scénographie épurée, assiettes colorées. Résultat, les plats proposés par les candidat·e·s de The Final Table sont des œuvres d’art.
Il en va de même pour les portraits des membres du jury et des concurrent·e·s, transformés en pastilles ultra-travaillées nous invitant en cuisine et dans l’univers des chef·fe·s venu·e·s des quatre coins du monde. Le ton, parfois un brin trop enjoué dans la présentation avec les experts de chaque pays venus noter les épreuves avant le grand jury, a ses défauts mais le parfum d’entertainment à l’américaine et l’absence de publicités sont appréciables.
Véritable source d’inspiration
Il est rare de découvrir de manière si condensée l’univers riche de nouveaux et nouvelles chef·fe·s inspiré·e·s. Avec un casting international, nous faisant voyager du Mexique à l’Inde en passant par l’Italie ou l’Espagne, chaque épisode nous fait découvrir de nouveaux ingrédients, de nouvelles techniques et de nouveaux terroirs, parfois en même temps que les candidat·e·s.
Et cette leçon de choses, les chef·fe·s aussi la suivent, avec l’exemple d’un chef australien réutilisant en final le huitlacoche, ce parasite du maïs découvert lors de l’épreuve sur le Mexique. Les recettes proposées ne sont pas de celles qu’on pourra reproduire en ouvrant notre frigo un soir de semaine, mais la multiplicité des techniques de cuisson, de découpe, de présentation ou d’assaisonnement sont autant de détails qui peuvent nous inspirer dans notre cuisine du quotidien.
Les 10 épisodes du concours de cuisine The Final Table sont disponibles sur Netflix.