Pour Bill Gates, le futur passe forcément par la viande de synthèse

Pour Bill Gates, le futur passe forcément par la viande de synthèse

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Bill Gates © Evan Vucci / Pool / AFP

"Je pense que tous les pays riches devraient passer au bœuf synthétique à 100 %", déclare le patron de Microsoft.

À l’heure où le troisième rapport du GIEC nous conjure de changer nos modes de vie, Bill Gates a une idée précise de ce que devrait être le futur de notre alimentation. Pour parvenir à réduire nos émissions de gaz à effet de serre, le fondateur de Microsoft préconise l’innovation et le passage à la viande synthétique.

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Le 14 février 2021, dans un entretien accordé à la MIT Technology Review, le milliardaire se confiait à l’occasion de la sortie de son nouveau livre, How to Avoid a Climate Disaster. Son ouvrage porte sur les innovations technologiques nécessaires à la réduction des émissions dans des secteurs clés tels que l’acier, le ciment ou encore l’agriculture aux États-Unis. À titre personnel, l’entrepreneur a investi massivement dans les sociétés Beyond Meat, Carbon Engineering, Impossible Foods, Memphis Meats et Pivot Bio.

La viande synthétique : l’avenir de notre alimentation ?

Pour parvenir à réduire les émissions de GES liées à l’élevage, Bill Gates préconise d’utiliser moins d’engrais. Il explique que la société Pivot Bio, dont il est l’investisseur principal, a développé un engrais à partir de semences capables de convertir l’azote du sol en composés utiles à la pousse des plantes.

Une fois ingéré par le bétail, cet engrais permettrait de réduire de 20 % les émissions de méthane produites par les animaux.

“Malheureusement, ces bactéries, qui produisent du méthane dans le système digestif du bétail, sont nécessaires pour décomposer l’herbe. Je ne sais pas s’il y aura une approche naturelle. Je crains qu’il ne faille recourir aux protéines synthétiques au moins pour le bœuf.”

La viande synthétique représente seulement 1 % de la viande dans le monde, rappelle Bill Gates. Mais, pour l’heure, le monde agricole n’est pas près d’abandonner l’élevage. L’idée de remplacer l’élevage par l’innovation dans le domaine de la viande synthétique est encore aujourd’hui très impopulaire à cause de “l’amour culturel du hamburger”.

Pour autant, le milliardaire n’en démord pas : “Je pense que tous les pays riches devraient passer au bœuf synthétique à 100 %. On peut s’habituer à la différence de goût, et on prétend que le goût sera encore meilleur avec le temps”, déclare le patron de Microsoft.

L’innovation avant tout

Pour Bill Gates, il faut “une politique gouvernementale de grande envergure”. Entre autres propositions, il préconise une taxe carbone élevée, à 300 dollars la tonne, des normes pour rendre l’électricité propre, des subventions importantes allouées à la recherche et développement (R&D) dans le secteur énergétique.

Il faudrait donc des innovations technologiques considérables pour parvenir à endiguer le réchauffement climatique. En tout, juste pour les États-Unis, ces investissements en énergie propre souhaités par Bill Gates représenteraient 35 milliards de dollars. Rien que ça.

Optimiste, le milliardaire croit au changement. Créée en juin dernier, son initiative intitulée Catalyst souhaitait impulser le développement de nouvelles solutions énergétiques pour lutter contre le changement climatique. Le projet s’attachait notamment à accélérer le développement de l’hydrogène vert. Plusieurs organismes, publics et privés, parmi lesquels la Banque européenne d’investissement et le ministère américain de l’Énergie, y ont investi. Au total, plus d’un milliard de dollars ont été accordés sous forme de subventions, actions et engagements.