Si l’équipe de France a vu son aventure arriver à terme plus tôt que prévu après son élimination surprise contre la Suisse, l’Italie, elle, est parvenue à se frayer un joli chemin dans la compétition, faisant mentir les pronostics et les mauvaises langues. Mais, pour les chefs italiens installés à Paris, difficile de profiter de ces moments précieux – les matches étant diffusés en plein service.
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Comme il fallait s’y attendre, certains d’entre eux n’ont pas manqué d’imagination afin de profiter, coûte que coûte, du parcours de la Nazionale et de leur pays d’origine. À l’aide d’un téléphone posé à l’horizontale, d’un ordinateur calé entre deux casseroles et d’une bonne connexion Internet, ils ont ainsi pu suivre, tant bien que mal, les exploits de leurs compatriotes.
© Camille Guillaud
Dans le quartier de Belleville, Alessandro Candido, chef calabrais à la tête du restaurant Candide, est de nature calme et posée. Ici, en cuisine, on travaille dans une ambiance sereine, paisible et concentrée, sauf, peut-être, lorsque Lorenzo Insigne, attaquant italien, vient loger la balle en pleine lucarne contre la Belgique.
© Camille Guillaud
© Camille Guillaud
À quelques kilomètres de là, toujours lors du quart de finale contre la Belgique, c’est un autre chef italien qui a pris le soin de s’organiser un petit espace en cuisine pour suivre le match sans en perdre une miette. Gianmarco Gorni, à la tête de Goguette, a installé un ordinateur entre les casseroles et les boîtes d’épices. “La fin justifie les moyens.” Et, comme il fallait s’y attendre, sa réaction face à la victoire (méritée) des Italiens n’a pas manqué de venir chambouler l’équilibre précaire du service.
© Goguette
© Goguette
Quelques jours plus tard, l’Italie affronte l’Espagne. Aux portes de la finale, l’enjeu est de taille et les nerfs sont tendus. Du côté de La Felicità, les équipes de Big Mamma sont concentrées, les mains dans les pizzas et les focaccias et les yeux rivés sur un petit téléphone dans les cuisines… ou sur le grand écran qui diffuse le match.
À Ménilmontant, le score se débloque enfin et la pizzeria Popine exulte devant l’ouverture du score de Federico Chiesa. Les yeux des serveurs, cuisiniers et pizzaiolos sont rivés sur le petit écran de téléphone calé non loin du four napolitain. Daiiiiii.
Même ambiance dans les cuisines de chez Domenico’s, où l’on célèbre la cuisine sicilienne et du sud de l’Italie – mais aussi les chevauchées fantastiques de Lorenzo Insigne et les interventions musclées de Giorgio Chiellini.
À Giorgio, nouvelle pépite de la galaxie Dalmata, les plus impliqués en matière de football ont pris leur soirée afin de profiter du match à 100 %, chez eux ou dans un bar. En cuisine, la tension se fait clairement ressentir après l’égalisation de l’Espagne. Les mines de Gabriele, le chef du restaurant originaire de Turin, et Mateo, l’un des cuisiniers venu des Pouilles, sont fermées. Les prolongations approchent et les tirs au but semblent bientôt inévitables.
Près des Grands Boulevards, chez Pastore, l’une de nos tables italiennes préférées à Paris, le chef sicilien Lorenzo Sciabica et son équipe ont évidemment suivi avec attention les prolongations. Mais une fois venue la séance de tirs au but victorieux, l’heure est à la joie et à l’exultation. Tant pis pour le bruit en cuisine, une finale de l’Euro, ça n’arrive pas tous les jours, après tout.
Une joie palpable également à l’Osteria Ferrara, table pionnière de la nouvelle cuisine italienne à Paris, où le chef Fabrizio Ferrara et ses équipes n’ont pas manqué de célébrer cette qualification en finale en bonne et due forme. Rendez-vous en finale.