Nous sommes en 2021 après Jésus-Christ. Il est 19 heures, le soleil se couche doucement et tout le parc Astérix s’apprête à s’endormir. Tout ? Non ! Sur la place centrale, un célébrissime village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours au sommeil… et compte bien festoyer comme il se doit. Bienvenue au Banquet gaulois.
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Tout commence aux immenses portes du village, après une rude journée à avoir défié la gravité dans les loopings de Goudurix ou Osiris. De l’autre côté de la palissade, on entend nos Gaulois·ses préféré·e·s s’affairer : Abraracourcix compte les couverts, Bonemine cherche ses nappes, Obélix appelle Astérix… On en trépigne d’impatience.
Puis les Gaulois·ses nous ouvrent finalement les portes, avec un Assurancetourix plus enthousiaste que jamais qui nous accueille à bras ouverts – il n’est pas encore accroché à son arbre, lui ? Le chef du village, avec ses tresses rousses légendaires, nous tend les bras à l’entrée, Falbala nous adresse un bonjour des plus charmants ; ça y est, nous voici en pleine Armorique.
C’est une corne à boire à la main, remplie d’un breuvage gaulois inconnu, que nous déambulons entre les maisonnettes aux toits de chaume. Le décor est bluffant de réalisme, multipliant les clins d’œil à l’univers de la bande dessinée.
Les poissons (plus ou moins) frais d’Ordralfabétix, venus tout droit de Lutèce, sont suspendus à un stand, un épouvantail paré d’un uniforme de légionnaire se tient dans un coin, pied de nez à ces soldats qui ont osé tenter s’aventurer en terre gauloise – ils sont fous ces Romains…
Pour les plus curieux·euses, il est même possible de visiter les logis de nos chers Astérix et Obélix. Dans l’un, le tout petit lit est bien tenu et une amphore-souvenir de Burdigala trône sur un buffet. Dans l’autre, devant un lit aux draps rayés, un sanglier rôti est posé sur une table, entouré de charcuterie et de fromage. Le clou de la décoration ? Un superbe poster rose fuchsia de la belle Falbala, dédicacé pour Obélix. Quel veinard.
Place au banquet
Mais l’estomac gronde, place aux réjouissances. Nous sommes près de 200 convives installé·e·s sur la place centrale du village et tout autour. Sur chacune des tablées trônent les entrées entre terre et mer : salades de crevettes et de poissons, de pommes de terre et de moules, pâtes, légumes et charcuterie et tomates multicolores – pour se donner bonne conscience. Après un discours plein d’entrain d’Abraracourcix perché sur son bouclier, on applaudit et surtout… on passe à la dégustation.
Pour le plat principal, il faut aller chercher les victuailles, armé de sa plus belle gamelle. La question qui nous brûle les lèvres, c’est évidemment de savoir si, oui ou non, le sanglier honorera le menu. Oui, il est bien au rendez-vous ! Pas tout entier sur son plat, comme dans la bande dessinée, mais assez présentable pour être rapidement pris d’assaut.
Le reste est tout aussi juteux : pommes de terre et légumes sautés, purée de vitelottes violettes – plus facile à écrire qu’à dire –, saumon grillé… Les tonneaux alignés les uns à côté des autres à proximité assurent ce qu’il faut de boisson pour arroser ce festin comme il se doit.
Enfin, place au fromage, puis au dessert : de petites mignardises fruitées et chocolatées ponctuent ce (grand) repas avec une touche de douceur. On est repu·e·s, heureux·ses, et prêt·e·s à saluer une dernière fois les habitant·e·s iconiques de ce village hors du temps et de l’espace. Car le banquet ne serait rien sans l’animation coutumière de nos Gaulois·ses favori·te·s. Tout au long du repas, les personnages de la bande dessinée passent entre les tables, livrent saynètes et spectacles qui ravissent petits et grands.
Ça va barder…
Peu après le discours d’Abraracourcix, c’est donc évidemment à Assurancetourix d’avancer d’un pas qui ne rassure justement personne. Le barde monte sur le bouclier, drapé dans sa cape rouge, et s’improvise chauffeur de salle auprès de l’auditoire. Il tape dans les mains, fait mine de jouer avec une lyre imaginaire…
C’est sans compter les supplications et remarques irritées des autres personnages qui lui enjoignent de descendre de son piédestal pour ne pas nous casser les oreilles. Le barde redescend sous les huées, mais ne compte pas s’arrêter là ; il récidivera en jouant (faux) de la cornemuse.
Plus tard, ses cris dissonants achèvent de nous faire comprendre pourquoi il terminait toujours bâillonné à la fin du banquet. Par l’image ou par le son, on est véritablement plongé·e·s dans la bande dessinée.
La famille au grand complet
D’autres personnages font aussi leur apparition : entre deux ronchonnements, Bonemine fait sa diva sous l’œil des caméras, se trémoussant dans sa jolie tenue rose ; Astérix encourage Obélix à offrir son bouquet de fleurs à l’élue de son cœur, aka Falbala ; on croise même le sage druide Panoramix. Au bout de quelques minutes, tou·te·s nous donnent rendez-vous devant la “table du chef” pour nous livrer une danse des plus enjouées.
Entre le fromage et le dessert, un dernier personnage inattendu fait irruption : un gros sanglier grandeur nature qui fonce à toute vitesse entre les convives. Il se retrouve vite pourchassé dans tout le village par une horde d’enfants en délire. À l’heure d’aujourd’hui, on ne sait toujours pas s’il s’est remis de ses frayeurs.
Le banquet gaulois est donc une franche réussite, tant du côté du festin que de l’animation. Le temps de quelques heures, on (re)découvre le monde d’Uderzo et Goscinny par nos propres yeux, oreilles et palais. Une expérience plus vraie que nature agrémentée de détails qui sauront parler aux petits comme aux grands fans.
Le Banquet gaulois se déroule tous les soirs à 19 heures jusqu’au 27 août 2021, au prix de 19 euros pour les enfants de moins de 12 ans et 49 euros pour les adultes.