Il y a des salles de cinéma qui valent le détour, et d’autres qui valent carrément le déplacement. Si la capitale est déjà bien lotie en la matière, un nouveau lieu vient de s’ajouter à la liste, en plein cœur de l’emblématique hôtel du Plaza Athénée. Ici, c’est Jean Imbert, le nouveau patron des cuisines de l’établissement, qui a eu l’idée d’inaugurer un cinéma de plein air éphémère, dans la cour arborée historique du palace.
À voir aussi sur Konbini
Au programme : une sélection de films pour lesquels Jean Imbert a imaginé, à chaque fois, un menu sur-mesure, en lien étroit avec la thématique de chaque projection. “Je suis passionné de cinéma depuis ma plus tendre enfance, confie-t-il. Le lien entre la gastronomie et les films a toujours été un sujet très inspirant. J’adore l’idée que les gens puissent vivre l’expérience immersive et manger des plats en relation avec le film qu’ils sont en train de regarder.”
Alors que la programmation proposait de revoir quelques classiques, comme Les Dents de la mer ou Jurassic Park, c’est pour Ratatouille que nous avons assez logiquement penché. Un classique de Disney et Pixar dans lequel Rémy, petit rat prodige de la cuisine, rêve de devenir un grand chef et le premier “rat de goût” de l’histoire.
“J’ai insisté pour l’avoir dans la programmation, même si c’était une galère avec l’acquisition des droits pour pouvoir le diffuser…” nous confie Jean Imbert, de passage à notre table. Il aurait bien aimé diffuser aussi Indiana Jones ou encore L’Empire contre-attaque, de la saga Star Wars, mais “ça ne l’a finalement pas fait”.
Un service calqué sur les séquences du film
Ce soir-là, donc, tout commence dans la cour, face à un grand écran disposé sur l’une des façades arborées du bâtiment. Alors que la bande originale du film Ratatouille accompagne les convives, c’est le décor qui vous attrape. La cour, d’abord, puis les tables, dressées au poil, ornées de légumes, herbes et casseroles en cuivre en tout genre, comme dans le film. Une fois à table, le spectacle – tant dans l’assiette que dans le casque connecté – peut commencer.
Après un “pâté en croûte à la parisienne” en amuse-bouche, le menu sur-mesure du soir, dédié à quelques grands classiques de la gastronomie française et à d’autres plats directement inspirés de l’univers de Ratatouille, nous amène vers des fraises surmontées de parmesan, comme dans l’introduction, où l’on découvre l’amour de Rémy pour le goût et les combinaisons de saveurs avec cette association surprenante mais diablement efficace.
Alors que le film avance, le ballet des serveurs dans la cour se fait plus discret. Derrière chaque table, ils se cachent, une assiette à la main, sans que l’on ne comprenne vraiment pourquoi. Vient soudain le “go” de Jean Imbert qui, d’un coin de la cour, à la manière d’un chef d’orchestre, lève la main pour dicter le moment précis lors duquel les assiettes doivent être disposées sur les tables.
Alors que le film arrive à la célèbre séquence de la soupe – celle-là même, confectionnée par Rémy, mais maladroitement interprétée par Linguini afin d’éviter le licenciement –, c’est un potage Dubarry qui nous est servi. Un velouté de chou-fleur, de pommes de terre et de bouillon, héritage du chef-cuisinier Auguste Escoffier.
Peu après, c’est un autre plat emblématique de Ratatouille qui vient s’inviter dans nos assiettes : le fameux ris de veau à la Gousteau, revisité par Jean Imbert, tout comme Linguini qui s’approprie cette recette “tombée en désuétude”. Nous voici ainsi face à un ris de veau pané, accompagné d’un tentacule de poulpe et d’une sauce qui fait du bien au cœur, au moral et à l’estomac.
Régal visuel et savantes reproductions
Le clou du spectacle arrive finalement quelques minutes plus tard, lorsque Rémy se retrouve face à un défi de taille : surprendre le très redouté critique culinaire Anton Ego. Pour cela, il choisit un classique de la gastronomie française, bien que casse-gueule dans un restaurant étoilé, la ratatouille. Alors que la séquence se déroule sous nos yeux, dévoilant les idées et tout le génie du petit rat-chef, la version de Jean Imbert arrive sur nos tables, dans un timing millimétré.
Comme l’histoire le raconte désormais, la ratatouille du film n’est pas une ratatouille à proprement parler, mais plutôt une variante de la “bohémienne” provençale ou, mieux encore, une savante reproduction du “confit byaldi”. Un plat inventé par le chef Michel Guérard, en 1976, également soufflé par le chef Thomas Keller de The French Laundry lors de la réalisation du film. Un petit régal, visuellement identique à la ratatouille de Rémy. Et probablement aussi déroutant.
Pour finir cette soirée suspendue, dans un décor aussi idyllique que la vision de Paris défendue dans le film, une farandole de desserts proposés par Elisabeth Hot, l’adjointe au chef-pâtissier du Plaza Athénée. Tarte aux fraises, baba au rhum, crème brûlée et l’île flottante signature du Relais Plaza : tout y est et rien ne manque.
Pour décrocher son ticket, il faudra compter la coquette somme de 250 euros – n’est pas palace qui veut. Et puis, pour anticiper la question que vous vous posez tous : non, on n’a pas eu le temps de vérifier si Rémy et ses comparses traînaient en cuisine, quelque part entre les casseroles de Jean Imbert.
Jean Imbert Cinéma Club
Plaza Athénée – 25 avenue Montaigne (Paris 8)
Du 27 juin au 1er juillet 2022
Réservations ici.
Article réalisé dans le cadre d’une invitation presse de l’agence I’M PR.