Les vignerons flippent (très fort) face à l’engouement du “dry january”

Les vignerons flippent (très fort) face à l’engouement du “dry january”

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Par Konbini

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"C’est un coup médiatique : en parler participe à la diabolisation de l’alcool".

Ce n’est plus un secret : les Français boivent de moins en moins de vin. En soixante ans, la consommation de vin a chuté de 70 %, selon des chiffres récents. Un phénomène qui inquiète les vignerons aux quatre coins de la France, et dont la courbe ne semble pas près de s’inverser. Si la consommation de vin continue de baisser en volume, la nouvelle épine dans le pied des vignerons se résume à un chiffre, plutôt éloquent : 1 Français sur 10 qui s’estime prêt à se lancer dans le “dry january”, ou “mois de janvier sans alcool”.

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Si depuis plusieurs années, les vignerons lancent des appels et ne cachent pas leurs inquiétudes face à ce mouvement qui prend de l’ampleur, les représentants de la viticulture bordelaise ont cette année décidé de frapper un grand coup. “Alors que la consommation nationale de vin ne cesse de décliner, et que la filière girondine connaît une crise de surproduction et une perte de parts de marché inédite, l’appel à s’abstenir est vécu comme une provocation par le monde du vin de Bordeaux”, rapporte le journal Sud-Ouest.

“Diabolisation de l’alcool”

À plusieurs reprises, ces dernières semaines, plusieurs acteurs et représentants du vin de la région se sont inquiétés de la place grandissante de ce mouvement “désormais ancré dans le calendrier”. “La tentation est grande pour certains de réduire le vin à l’alcool qu’il contient, de le rendre responsable de tant de maux et de le désigner comme le nouveau péril pour la santé publique”, a ainsi regretté la Fédération des grands vins de Bordeaux.

Car l’enjeu est bien là : que le “dry january”, une initiative venue d’Angleterre, soit récupéré et ne devienne une campagne officielle de prévention contre l’alcool, soutenue par les pouvoirs publics – ce que le gouvernement et le ministère de la Santé se refusent à faire jusque-là. “C’est un coup médiatique : en parler participe à la diabolisation de l’alcool”, dénonce Christophe Château, directeur de la communication du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux, dans le quotidien régional.

Alors que les chefs et les restaurants s’adaptent toujours plus, et toujours plus vite, aux alternatives sans alcool, les vignerons et toute la filière du vin, eux, se retrouvent aujourd’hui face à un dilemme de taille : faire valoir leur savoir-faire, leur histoire et leur patrimoine, une consommation modérée et raisonnée, tout en évitant de tomber dans une prohibition totale.