Dans un documentaire diffusé mardi soir, Arte s’intéresse au mode de vie végan, à ses effets sur la santé et à ses retombées économiques.
À voir aussi sur Konbini
“Au départ, le véganisme était un marché de niche. C’était un mouvement contestataire qui se démarquait de la société par l’alimentation”, rappelle un directeur de supermarchés végans allemand. Aujourd’hui, ce n’est plus vraiment le cas. Vivre sans protéines animales est de plus en plus répandu dans les pays occidentaux. Et c’est devenu un marché fructueux pour les industriels et les petites entreprises. Le documentaire d’Arte diffusé mardi soir pose donc la question : “Vivre végan, le nouvel éden” ?
Tous les ans, 800 millions d’animaux sont tués pour être mangés rien qu’en Allemagne. Les végans revendiquent d’un autre côté un mode de vie “sain, éthique et écolo”. Le documentaire veut donc vérifier si cette alimentation répond aux trois critères. Pour ce qui est de la cuisine végane, pas de doute, avec de l’inventivité, elle peut être aussi bonne que la cuisine traditionnelle. Exemple avec un restaurant parisien ouvert par une américaine, le Gentle Gourmet Café.
Pour ce qui est de la santé, Arte interroge des anthropologues et des spécialistes de la nutrition : ils sont tous d’accord pour dire que nous mangeons trop de viande. Vu que nous ne sommes plus des hommes de Cro-Magnon et que nous ne devons plus chasser pour nous nourrir, nous n’avons pas besoin de manger autant d’animaux pour vivre. Pour éviter certaines maladies, il faut donc changer notre alimentation.
Nous mangeons trop de viande
Mais le mode de vie végan a été entaché notamment par des affaires de bébés décédés à cause de malnutrition. Les nutritionnistes l’expliquent par une carence en vitamine B12 contenue dans la viande, le poisson, les œufs et le lait. Tous les aliments prohibés par le véganisme. Or, un bébé en pleine croissance en a plus besoin qu’un adulte. Les aliments végans, laits végétaux et autres substituts sont enrichis en vitamine mais par un processus chimique et donc pas naturel. Un spécialiste en physiologie et biochimie de la nutrition rappelle que le corps a besoin de variété et que ces compléments alimentaires sont essentiels au véganisme, “car la nature n’a pas prévu ce cas de figure”.
Manger végan est de plus en plus à la mode, comme le démontrent les salons, restos et autres festivals qui se multiplient dans les villes européennes. Quand il y a du monde, il y a de l’argent à se faire et les industriels l’ont bien compris. Les marques qui proposent des produits de substitution sont de plus en nombreuses, mais la composition de ces derniers n’est pas irréprochable… Ainsi, les faux fromages sont remplis d’additifs, de colorants et d’arômes pour donner l’illusion de “vrai” fromage. Quand la production industrielle s’en mêle, le véganisme peut s’éloigner de l’éthique et de l’écolo.
Le documentaire Vivre végan : le nouvel éden ? est disponible pendant cinq jours sur Arte + 7.