Les produits, fruits, légumes ou espèces menacés par le changement climatique sont tellement nombreux qu’il devient difficile de tenir le compte précis de ce que nous pourrions voir disparaître au cours des prochaines années et décennies. Les fonds marins, touchés par un réchauffement qui semble désormais irrémédiable, ne sont pas en reste.
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Sur le littoral français, les pêcheurs et ostréiculteurs sont en première ligne face aux conséquences de ces bouleversements climatiques. Parmi elles, un taux de mortalité record pour certains fruits de mer. Grâce à un reportage de franceinfo, on apprend ainsi que la mortalité des huîtres a grimpé de 60 %, et celle des moules de près de 30 %. “2018 a été le deuxième été le plus chaud après 2003″, a expliqué à la radio Valérie Derolez, ingénieure à l’institut Ifremer, en charge de la mesure et de l’évaluation de la qualité des eaux.
Un parc à huîtres installé au large du littoral japonais. (© Getty Images)
“L’huître ne va pas disparaître, mais elle va migrer”
Lorsque les températures des eaux atteignent des niveaux proches de celles de la mer Méditerranée (autour des 29 degrés), les huîtres et autres moules se retrouvent en carence d’oxygène et donc condamnées à une mort prématurée. Pour s’adapter à ces contraintes – qui ne feront qu’empirer dans les années à venir – le monde de l’ostréiculture développe des alternatives pour l’élevage de ces fruits de mer : soit en sortant les huîtres de l’eau durant la nuit pour leur permettre de respirer, soit en les logeant dans des eaux plus profondes, et donc plus froides.
Les huîtres sont-elles pour autant condamnées à totalement disparaître ? Un autre chercheur de l’Ifremer nuançait cette théorie dans une interview donnée à Sciences et Avenir en décembre 2018. “L’huître ne va pas disparaître. Elle se reproduit vite et colonise déjà l’Europe du nord”. En clair, elle ne va pas disparaître, “mais elle va probablement migrer”. En plus d’une baisse des rendements, les ostréiculteurs français devront donc probablement se plier à des changements de taille : modifier les calendriers d’élevage, déplacer les parcs ou encore élever au large.