Il y a quelques mois, juste avant le premier confinement, nous avions eu la chance d’aller rencontrer le chef Mauro Colagreco et ses équipes lors d’un petit voyage hors du temps à Menton, dans le sud de la France. Ce jour-là, on avait pu goûter à sa cuisine unique, visiter ses potagers et même vivre un “coup de feu” depuis les bouillonnantes cuisines du Mirazur.
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Quelques semaines plus tard, nous avions passé un petit coup de fil au chef pour prendre des nouvelles et savoir comment il vivait l’isolement forcé et la fermeture de son établissement, élu meilleur restaurant du monde par le prestigieux classement du 50 Best. Ce jour-là, Mauro Colagreco nous était apparu relativement positif, convaincu que des jours meilleurs ne tarderaient pas à pointer le bout de leur nez.
Si le retour à la vie normale n’est pas encore d’actualité, les journées qui entoureront les fêtes de fin d’année seront effectivement un peu plus agréables que les précédentes. D’abord parce que l’on aura l’occasion de retrouver – prudemment – nos familles, ensuite parce que le chef du Mirazur s’est décidé à expédier dans toute la France un menu de fêtes sur-mesure. L’occasion rêvée de mettre un pied dans l’univers culinaire du chef et de vivre chez soi une expérience gastronomique unique.
Mauro Colagreco et Florencia Montes dans les cuisines du Mirazur. (© Robin Panfili/Konbini Food)
“Cette année, on aurait dû ouvrir nos portes pour les fêtes pour la deuxième fois”, nous a confié Mauro Colagreco. Mais le virus est passé par là. “On avait quand même envie de partager quelque chose avec nos clients et d’apporter un peu de réconfort en cette fin d’année assez atypique.” Le chef et ses équipes ont alors planché sur un menu audacieux, mais facile à reproduire à la maison. “C’est un grand défi et une vraie remise en question. Notre intention était de proposer aux gens une expérience Mirazur à domicile, mais ne pas mettre la barre trop haut non plus”, insiste-t-il.
“On voulait éviter qu’ils aient à utiliser trente casseroles différentes, à passer la journée entière à cuisiner et à se prendre la tête.”
© Matteo Carassale
Après s’être arraché les cheveux pour concocter le menu de fêtes idéal, le chef, sa femme et indispensable bras droit Julia Colagreco et ses équipes ont pris le parti de “produits vraiment festifs”. Du chapon, de la truffe, du caviar “mais avec notre patte, notre inventivité et notre créativité”. Dans ce menu (à retrouver en bas d’article), on retrouve même la recette d’un grand classique du Mirazur : le célèbre “pain de la grand-mère Amalia”, à déguster avec l’huile d’olive.
Une bien belle idée, certes, mais qui pose question. N’est-il pas trop risqué pour un chef de dévoiler au grand jour une recette aussi unique et précieuse à l’identité de son restaurant ? “Non, car chaque main est différente. Le pain sera différent dans chaque maison”, nous assure Mauro Colagreco.
© Eduardo Torres
Pour l’année à venir, Mauro Colagreco se veut philosophe. Parmi ses souhaits et résolutions, il y a celle d’avoir “la force et énergie de poursuivre ma passion” et “de continuer à rêver, à créer, à faire plaisir aux gens avec une nourriture saine et durable”. Puis, il a encore plein de projets dans les valises : une boulangerie (Mitron Bakery) et un traiteur (BYO) à Monaco, à quelques kilomètres du restaurant, et l’ouverture d’un concept autour du burger bio à Singapour.
Bref, l’année 2021 sera (encore) une année chargée, même s’il prévoit de partir quelques jours, “sûrement en Argentine et au Brésil pour aller voir la famille”. Quant aux places encore disponibles au Mirazur pour l’année qui arrive, Mauro Colagreco est transparent. “Oui, il reste des places, mais il vaut mieux les réserver dès maintenant”, sourit-il. Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus.
Quant au menu de fêtes en détail, le voici :
La recette du pain de la grand-mère Amalia à partager et à tremper dans l’huile d’olive de l’Huilerie Saint Michel.
Fleur de lotus. Daurade royale méditerranéenne. Bouillon froid aux agrumes du jardin.
Fins raviolis de chapon et homard bleu dans un clair, consommé à la truffe noire de Provence.
Loup de Méditerranée pêché à la ligne par nos amis Manuella et Lionnel. Velours de champagne et caviar osciètre.
Pithiviers feuilleté au pigeonneau de Madame Le Guen. Escalope de foie gras et truffe melanosporum.
Gourmandise chocolatée à la noisette, truffe blanche d’Alba.
Panettone traditionnel de notre boulangerie Mitron Bakery.
Le menu est disponible ici au prix de 240 euros (hors frais d’envoi). À savoir que 5 % du prix du menu seront reversés à la Communauté́ d’agglomération de la Riviera française, qui s’engage auprès des habitants de la région de la vallée de la Roya, durement touchés par la tempête Alex.