Au milieu du mois d’août, alors que tous nos collègues étaient en train de se dorer la pilule au soleil, on a eu une idée. Si Paris est la ville la plus visitée au monde, pourquoi ne pas chercher à comprendre ce qui fait d’elle une destination aussi prisée. Au-delà de ses monuments et de son patrimoine exceptionnels, on a enfourché notre vélo afin de visiter quelques-uns des bistrots, restaurants, cafés, hôtels et palaces qui entretiennent l’émerveillement cette population de passage depuis tant d’années. Du Café de Flore à la tour Eiffel, en passant par les Bateaux-Mouches, récit d’un mois d’août dans la peau d’un vrai touriste.
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Un petit-déjeuner sur la tour Eiffel
© Madame Brasserie
Que serait le Paris touristique par excellence sans la tour Eiffel ? Rien. C’est donc assez logiquement que nous avons pris notre billet et que nous sommes allés nous attabler au premier étage de l’édifice, dans la nouvelle brasserie portée par Thierry Marx, Madame Brasserie. Si l’on peut venir y prendre le déjeuner et le dîner, on peut aussi venir y prendre le petit-déjeuner. Personne ne le sait vraiment, l’accès se fait sans réservation pour la matinée, alors cela reste encore un petit secret. Ce jour-là, nous étions que trois ou quatre seulement à observer le petit matin s’agiter sur le Trocadéro. Un petit luxe dans ce monument qui accueille chaque jour des milliers de touristes.
À tester : les tartines à beurrer soi-même, comme un grand.
Un croque-monsieur au Café de Flore
© Café de Flore
S’il fallait s’amuser à caricaturer Paris, personne n’imaginerait le faire sans évoquer le Café de Flore. Ici, on ne vient pas juste boire un café ou manger un bout. Non. Ici, on vient vivre Paris, croquer un moment de son histoire et de son imaginaire. En plein mois d’août, je suis ainsi allé y déguster un croque-monsieur, un café-crème et une petite omelette. À ma droite ? Un quinquagénaire parisien lisait un ouvrage d’Anatole France. À gauche, un couple américain se tirait le portrait en selfie. Qu’y a-t-il de plus Saint-Germain-des-Prés que cela ?
À tester : le croque-monsieur de la maison (13 euros, une affaire).
Une glace chez Berthillon
© Google Maps
On ne vous fait pas de dessin. De passage sur l’île de la Cité à vélo, on fait un crochet par Berthillon. Si le glacier dispose de nombreuses adresses sur place, préférez les terrasses disposées sur le quai d’Orléans, face à Notre-Dame de Paris. Et pour les parfums de glaces, laissez-vous porter pas votre imagination, il y a pléthore de choix. Juste, faites gaffe aux guêpes qui ont tendance à venir s’incruster dans votre assiette.
À tester : le duo classique (deux boules) vanille-chocolat.
Un Perrier-tranche aux Deux-Magots
© Wikimedia Commons
C’est l’un des classiques de Saint-Germain-des-Prés et les gens qui s’y pressent démontrent que le mythe n’est pas encore près de s’effondrer. Le Deux-Magots – une sorte de grand frère qui n’aurait pas autant réussi que son petit frère et voisin, le Café de Flore – propose une carte assez large, mais c’est pour un Perrier-tranche que nous avons cédé. Parfait pour regarder la vie défiler devant soi, des heures durant, sur le boulevard Saint-Germain.
À tester : le café-crème qui se paie un peu cher, mais qui vaut le détour.
Un tea time au George V
© George-V/Four Seasons
C’est l’un des passages obligés des touristes un peu plus aisés et on comprend désormais pourquoi. Le tea time du George V propose un moment suspendu dans sa galerie, parsemée d’objets du XIXe siècle. Au menu : un assortiment de pâtisseries du chef-pâtissier Michael Bartocetti, un thé ou une boisson chaude, des créations salées d’Alan Taudon, chef étoilé du palace à l’Orangerie, et un pianiste qui accompagne le moment. L’occasion de passer une après-midi inoubliable, dans l’un des plus beaux palaces de la capitale.
À tester : à deux, ou en famille, pour un moment hors du temps
Un dîner au Meurice
© Le Meurice
Les cuisines ont récemment été reprises par l’un des petits génies de la brigade, Amaury Bouhours. Un coup de pied dans la fourmilière de cet établissement mythique et très prisé des touristes. Dans la salle à manger du palace, on décolle pour un voyage de plusieurs heures, guidé par les fulgurances du chef, les pirouettes des sommeliers et d’un service en salle que l’on ne vit qu’une fois dans une vie, ou presque.
À tester : pour une belle occasion, à deux ou à plusieurs.
Une soirée sur les Bateaux-Mouches
© Compagnie des Bateaux-Mouches
C’était un petit rêve secret, un peu difficile à assumer – il faut dire que les Bateaux-Mouches doivent se coltiner un paquet d’idées reçues. Alors, oui, on a embarqué à bord d’un des bateaux de la flotte la plus emblématique de la capitale pour un dîner qui fera date. Ce n’est pas ce que l’on mangera à bord qui retiendra toute notre attention, mais plutôt le parcours méticuleux du voyage et l’occasion de (re)découvrir Paris, comme on ne prend que trop peu le temps pour le faire en vivant dans la capitale. Ce soir-là, de la tour Eiffel à la Statue de la Liberté, Paris nous a enchantés de nouveau, même en plein mois d’août.
J’avais même oublié que tous nos collègues étaient en vacances, c’est dire.