À Singapour, des avions cloués au sol transformés en restaurants éphémères

À Singapour, des avions cloués au sol transformés en restaurants éphémères

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© ROSLAN RAHMAN/AFP

Des centaines de convives sont venus s'attabler à bord d'avions... qui n'allaient pas décoller.

Prendre son repas installé dans un siège d’avion tout en regardant un film sur son petit écran, c’est désormais possible dans deux appareils immobilisés sur le tarmac : des centaines de convives, nostalgiques des voyages en avion, ont afflué samedi dans ces restaurants éphémères de Singapore Airlines. Avec la crise profonde traversée par l’industrie aéronautique en raison de la pandémie, les compagnies aériennes se tournent vers de nouvelles façons de gagner de l’argent, allant de “vols vers nulle part” à des visites d’avions.

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La compagnie nationale de Singapour, qui a supprimé des milliers d’emplois et cloué au sol la quasi-totalité de ses avions cette année, offre à ses passagers la possibilité de manger à bord de deux A380 (le plus gros avion commercial du monde). Samedi, plus de 400 convives ont ainsi procédé à l’enregistrement à l’aéroport Changi de Singapour, avant de passer les habituels contrôles de sécurité et d’embarquer dans l’avion pour déjeuner.

De 33 à 400 euros le menu

“La nourriture est assez incroyable, meilleure que celle qu’ils servent pendant les vols”, a commenté à l’AFP Zhou Tai Di, étudiant en économie de 17 ans, en piochant dans un poulet glacé à la sauce soja, accompagné d’aubergines épicées frites et de riz. Certains s’installent pour une sieste en attendant le service du repas, tandis que d’autres regardent des films sur l’écran intégré au dossier du siège de devant.

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Environ la moitié des sièges ont été laissés libres, obéissant aux consignes de distanciation sociale. Calvin Teo, fonctionnaire de 29 ans passionné d’aviation, a déboursé 321 dollars singapouriens (200 euros) pour un menu en six plats servi en classe affaires. Il explique que les voyages en avion lui manquaient et qu’il voudrait bien renouveler l’expérience.

“Bien sûr, la sensation de vraiment voler est mieux, parce qu’il y a l’excitation de se rendre dans une nouvelle destination, de l’explorer. Comme on ne peut pas le faire en ce moment à cause du Covid, c’est une bonne solution de rechange pour recréer les sensations d’un vol long-courrier”, a-t-il indiqué à l’AFP. L’option la plus onéreuse est un menu en huit plats en première classe, proposé pour 642 dollars singapouriens (400 euros), tandis que la moins chère donne droit pour 53 dollars singapouriens (33 euros) à un siège en classe économie et trois plats.

Un nombre restreint de convives ont aussi eu droit à une visite de cet aéronef à deux étages et à des selfies dans le cockpit avec les pilotes. Ces repas se sont révélés étonnamment populaires : la compagnie a annoncé six sessions supplémentaires après avoir vendu plus de 900 billets, écoulés en seulement 30 minutes. Singapore Airlines propose aussi des livraisons à domicile de repas d’avion, mais a abandonné ses projets de “vols vers nulle part” – de courts trajets en avion décollant et atterrissant dans le même aéroport – à la suite d’un tollé sur l’impact environnemental.

Konbini avec AFP