Des “free hugs” ensanglantés
Leurs pancartes “Free Hugs” témoignent d’elles-mêmes : s’ils sont venus à cette zombie walk pour la première fois, l’idée de se retrouver dans une communauté de mordus de l’univers des zombies qui marchent, “c’est génial !”.
Originaires des Hauts-de-Seine, ils se sont grimés en morts dans le RER. Ils nous livrent la recette de leur maquillage :
À voir aussi sur Konbini
Des sparadraps, de la grenadine, du miel et du Nesquik pour la texture. Ça prend une demi-heure à faire par personne. Et goûtez, c’est bon en plus !
Un poilu de la Grande Guerre et une Alice sous acide
Aussi antinomique que cela puisse paraître, le zombie est donc aussi un être délicat. À la suite de notre étude scientifique parmi les zombies présents (et les dizaines de photographes venus shooter pour le travail et pour le plaisir), on rencontre Étienne, en pleine discussion avec deux jeunes filles impressionnées par son déguisement. Habitué de l’événement – c’est sa quatrième “ou cinquième” participation, le vétéran parisien est ici plus connu sous le pseudonyme de “Shaarghot”.
Il fait sensation avec son déguisement de poilu zombie sorti des entrailles de la Grande Guerre : casque Adrian réglementaire, manteau kaki troué et drapeau tricolore écharpé pour un maquillage au visage extrêmement travaillé.
Là, c’est à peu près 2h30 de travail de maquillage. Mais je ne suis pas très satisfait, j’avais fait mieux l’an passé.
Livia ? Enceinte d’une poupée-monstre
Un grand classique de l’humour : le clown. Pas de raison que les morts qui marchent parmi les vivants n’aient pas envie de les distraire un peu entre deux raids à la recherche de chair fraîche. C’est la mission que se sont confiés Livia et ses amis, grimés en clowns, pitres parmi les pitres dans cette procession haute en couleurs (beaucoup de nuances de rouge, d’ailleurs).
Livia est “artiste burlesque” au quotidien, c’est dire si le déguisement lui est familier. Son costume laisse dépasser l’accouchement d’une poupée ensanglantée au niveau de son bas-ventre. À l’aise dans son déguisement, elle raconte :
Pour la plupart, nous sommes comédiens et c’est notre première zombie walk. On a souhaité apporter un aspect carnaval à la manifestation, tout en collant évidemment à l’esprit zombie, qu’on aime beaucoup. Personnellement, je referai une zombie walk avec plaisir !
Aux côtés des zombies, les “survivants”
Tu vois les encoches ? C’est le nombre de zombies abattus.
Jouer le survivant dans une zombie walk, c’est ce qui m’intéresse le plus. On donne un autre niveau d’interaction à la manifestation : il faut réchapper aux zombies, les titiller avec des petits raids puis on se laisse finalement attraper. On fait aussi le show pour qu’il y ait de la victime, quoi.
Alors qu’on quitte la Place des Vosges, quelques circaciens grimés jonglent avec des bolas enflammées parmi la foule. La musique que crache la sono, dubstep et indus, habille la manifestation de ses sons foutraques et mécaniques.
Pendant ce temps-là, le soleil se couche doucement sur la statue bienveillante de Louis XIII, plus habitué aux promeneurs dominicaux qui passent sous son cheval. Quelque chose nous dit que le vieux monarque déchu n’a pas détesté cela : après tout, n’était-ce pas traditionnel de clamer “Le roi est mort, vive le roi” ?