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“Pourquoi vous me posez cette question maintenant ?”, interroge un Donald Trump sur la défensive, lorsqu’une journaliste lui demande s’il compte s’excuser pour son rôle dans l’affaire des Central Park 5. Le président des États-Unis n’a certainement pas entendu parler de la mini-série pour Netflix d’Ava Duvernay, When They See Us. Pourtant, depuis l’acquittement des cinq jeunes hommes en 2002, la question est souvent revenue sur le tapis, notamment lors de sa course à la présidence en 2016.
En 1989, Trisha Meili est agressée et violée en plein Central Park alors qu’elle faisait son jogging. Pratiquement laissée pour morte, elle passera 12 jours dans le coma à la suite de cette violente attaque. Aujourd’hui encore, elle n’a toujours aucun souvenir du drame qui a failli lui coûter la vie. Pourtant, même en l’absence de son témoignage, cinq adolescents noirs et latinos seront inculpés : Antron McCray, Kevin Richardson, Yusef Salaam, Raymond Santana et Korey Wise.
Les “Central Park 5”, comme on les appelle désormais, vont être au cœur de l’un des plus grands scandales de la présidence de George Bush Sr. Le racisme systémique qui infiltre toutes les institutions, des médias aux forces de police, en passant par la justice, a grandement contribué à la condamnation de ces adolescents innocents. Donald Trump avait même fini par acheter un encart publicitaire dans plusieurs journaux de New York pour réclamer l’application de la peine de mort pour les Central Park 5.
En 2002, Antron McCray, Kevin Richardson, Yusef Salaam, Raymond Santana et Korey Wise sont finalement acquittés grâce à de nouvelles preuves ADN. Le coupable est formellement identifié et avoue tout. Sauf que l’actuel président des États-Unis croit toujours fermement à la culpabilité des Central Park 5, en dépit des faits, comme en témoigne cette vidéo diffusée sur Fox News.
“Il y a des gens des deux côtés. Ils ont admis leur culpabilité”, s’est justifié le président. Les aveux dont il parle sont un véritable cas d’école chez les avocats luttant contre les violences policières. Des confessions faites sous la pression, après des heures de garde à vue et de manipulations psychologiques, et en l’absence des parents de ces mineurs accusés à tort.
Quant à la curieuse formule “Il y a des gens des deux côtés”, on reconnaît bien là la réthorique habituelle de Donald Trump. Après les affrontements entre antiracistes et néonazis à Charlottesville, en 2017, quand on lui avait demandé de clairement prendre position contre les violences commises par les suprémacistes blancs, Donald Trump avait botté en touche en déclarant qu’il y avait “des gens bien des deux côtés”.
Cela n’étonnera donc personne que l’actuel occupant de la Maison Blanche refuse d’admettre des faits avérés et de s’excuser. Même s’il ne regardera jamais la mini-série d’Ava Duvernay, on ne peut que vous encourager à vous plonger dans When They See Us, actuellement disponible sur Netflix.