Il dure à peine une minute, mais le générique de Stranger Things, ses néons rouges et sa musique planante nous plongent directement dans l’atmosphère de la ville d’Hawkins.
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À la manière d’un Lost, les frères Duffer ont opté pour une séquence d’ouverture minimaliste : le nom de la série inscrit sur un logo, le tout accompagné de la musique originale obsédante de Michel Stein et Kyle Dixon. Elle apparait quelques minutes après le début de chaque épisode.
L’assemblage des lettres, le choix de la typo, de la couleur et de sa consistance ont demandé un sacré travail au studio Imaginary Forces, joint par Vox. Il se trouve derrière les plus beaux design de titres des séries récentes, de Mad Men à Boardwalk Empire en passant par Marvel’s Jessica Jones.
Quand Matt et Ross Duffer ont contacté le studio, ils sont venus avec des références précises en tête, celles des titres ultra-graphiques designés par le studio R/Greenberg Associates dans les années 70 et 80 pour des films aussi cultes qu’Au-delà du réel, The Dead Zone ou Alien. Les bouquins SF de l’époque, notamment ceux de Stephen King, ont aussi été des sources d’inspiration pour trouver la bonne typo.
Finalement, les showrunners opteront pour une police nommée ITC Benguiat, créée en 1978 et utilisée dans les années suivantes, aussi bien sur des couvertures de romans que d’albums comme celui des Smiths, “Strangeways, Here We Come”.
À l’époque, les titres de séquence étaient créés manuellement, image par image, à l’aide d’un projecteur et d’une caméra. Cela donnait des imperfections dans le logo, que les frères Duffer ont voulu reproduire dans celui de Stranger Things. Imaginary Forces a donc utilisé un vieux format de film, le Kodalith, qui envoie de la lumière façon projecteur sur le logo par derrière.
“Nous avons référencé certaines de ces imperfections qui pourraient passer pour des erreurs. On voulait faire ressentir une consistance, quelque chose de tactile, qui soit organique et dans l’époque recherchée.” explique Michelle Dougherty, directrice artistique d’Imaginary Forces, à Vox.
Les titres ont ensuite été animés digitalement pour ce rendu unique. En regardant le générique de près, vous verrez de subtils scintillements et les lettres bouger légèrement. C’est l’étrange et superbe résultat de cette fusion entre techniques digitales et physiques.
Comme bon nombre de films de l’époque, le studio reprend aussi l’idée des lettres filmées en très gros plan, ce qui donne l’occasion d’admirer la texture des néons. Elles se baladent sur fond noir façon puzzle, avant de trouver naturellement leur place. Ajoutez à cela la bande originale rétro du groupe S U R V I V E et vous obtenez le plus beau générique de l’été, un shoot express de nostalgie 80’s sur lequel il est impossible de faire “avance rapide”.