The Mandalorian : Disney avait un (super) jeu vidéo mais en a fait une série

The Mandalorian : Disney avait un (super) jeu vidéo mais en a fait une série

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©Disney+

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Par Pierre Bazin

Publié le

La nouvelle série de Disney+ reprend tous les codes d'une narration vidéoludique.

Il vous est sûrement arrivé, en regardant l’adaptation filmique de l’un de vos univers fictifs favoris (Tolkien, Harry Potter, etc.), de vous dire : “Il n’y a pas assez de temps pour tout raconter, ils auraient dû en faire une série.” Parfois, face à des films trop riches en informations et intrigues, on se dit qu’un format en série aurait été plus judicieux. Il existe pourtant une troisième voie, à laquelle on pense moins souvent : le jeu vidéo. Et c’est dommage, car les œuvres vidéoludiques peuvent raconter des histoires de manière très efficace.

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Sur la nouvelle plateforme Disney+, The Mandalorian bat des records d’audience. Mais le fait qu’elle se déroule dans l’univers de Star Wars ne l’empêche pas d’être critiquée – et ce en dépit du très mignon personnage de “Baby Yoda”. Il y avait pourtant un moyen très simple de répondre à tous les problèmes soulevés : en faire un jeu vidéo (même si cette série en est déjà un à sa manière).

Attention : cet article contient des spoilers sur les trois premiers épisodes de la série.

Quêtes, sous-quêtes, upgrades et autres boss fights

Le jeu vidéo, ce n’est pas seulement de l’interactivité. La narration, qui n’est pas linéaire, part dans tous les sens, avec des phases parfaitement séquencées selon les objectifs et des phases de gameplay à découvrir. Dans The Mandalorian, c’est la même chose. On retrouve un héros, plutôt sûr de lui, sa réputation le précédant, qui se rend à un “point de collecte de quête” (l’officier de l’Empire) et ainsi commence son aventure.

Il atterrit ensuite sur une planète mystérieuse avec son vaisseau mais, manque de bol, il lui faudra quand même apprendre à maîtriser un blurrg, une étrange monture disgracieuse, au cours d’un entraînement ressemblant à un didacticiel. Lorsqu’il atteint la “zone à attaquer”, il lui faut d’abord faire un petit repérage et même coopérer avec un PNJ allié (le droïde chasseur de primes).

Une tourelle fixe quand des vagues d’ennemis arrivent, rien de bien nouveau pour qui a joué à des FPS. (© Disney +)

La suite des péripéties vidéoludiques peut être résumée ainsi :

  • Une sous-quête qui se débloque : la négociation avec les Jawas pour récupérer les pièces du vaisseau.
  • Un boss fight contre le premier gros ennemi du jeu, le mudhorn, permettant de tester toutes ses capacités disponibles (lance-flammes, blaster, fusil, etc.)
  • Ramener le butin du monstre (l’œuf) après l’avoir vaincu.
  • Mission d’escorte du “Baby Yoda” : s’il meurt, c’est game over.
  • Ramener la récompense et obtenir son butin (l’acier beskar).
  • Utiliser sa récompense pour améliorer son équipement (il y a même un “forgeron”, comme dans tout bon RPG qui se respecte).

Le petit Deus ex Machina de l’intervention d’un allié surpuissant, avant d’enchaîner sur un QTE d’exécution. Classique. (© Disney+)

Peu de séries s’intéressent autant à l’équipement du héros… (© Disney +)

Les reproches faits à la série n’auraient pas lieu d’être dans un jeu

Le principal reproche fait à The Mandalorian est le manque de personnalité de Dyn Jarren, aka “Mando”, le personnage principal interprété par Pedro Pascal. Son mutisme et le fait qu’il ne puisse pas enlever son casque n’en font pas un héros auquel on s’identifie facilement.

Dans un jeu vidéo, ce problème du manque d’attachement au personnage principal n’aurait jamais existé. En effet, le simple fait de contrôler un personnage permet de s’y identifier très rapidement : c’est vous qui gagnez ou mourez dans un jeu.

D’ailleurs, ne pas voir le visage du personnage que vous incarnez est également assez commun dans le jeu vidéo (surtout s’il vous tourne le dos pendant les phases de gameplay). De nombreux jeux cachent même expressément le visage des héros : on peut ainsi citer Master Chief dans Halo ou Samus Aran dans Metroid Prime.

(© Microsoft/Disney+/Nintendo)

Même constat du côté des personnages secondaires qui, si on excepte l’Enfant (“Bébé Yoda”), ne sont que très peu présents dans la narration – on pourrait d’ailleurs les comparer à des PNJ (“personnages non joueurs”). On ne sait que peu de choses sur eux, et ils sont simplement là pour aider ou attaquer Mando. 

Survoler les backgrounds des personnages secondaires dans un jeu n’a que peu d’importance, car vous pourrez toujours revenir les voir et épuiser leurs lignes de dialogues, voire consulter la base de données (si le titre en propose une) pour vous imprégner encore un peu plus du lore.

Kuiil est comparable à un “PNJ-Guide” dans votre aventure. (© Disney +)

Nous ne sommes évidemment pas dans les bureaux de Disney pour connaître les raisons de ces nombreuses similarités avec le jeu vidéo. Néanmoins, on peut parier sur une vision très stéréotypée du fan hardcore de Star Wars de la part de Disney : si vous aimez Star Wars, vous êtes un “geek” qui aime les jeux vidéo. Mais comme Disney lance Disney+ et non Stadia, en est sorti cet étrange hybride : un jeu vidéo qu’on regarde en série.