Syfy vient de lancer The Magicians, une nouvelle série à mi-chemin entre Harry Potter et Le Monde de Narnia. Faut-il traverser le miroir ?
Les sagas littéraires, en particulier celles appartenant au genre de la fantasy, constituent un matériel original en or pour la télévision. Après The Shannara Chronicles récemment lancée par MTV et alors que Game of Thrones continue de déchaîner les sériphiles, place aux magiciens.
Adaptée de la trilogie de romans éponyme signée Lev Grossman, The Magicians met en scène les aventures de Quentin Coldwater (Jason Ralph), un jeune homme introverti et dépressif, fan d’une saga de fantasy baptisée “Fillory and Further” (un clin d’œil au Monde de Narnia). Coucou la mise en abîme. Il apprend l’existence de la magie quand il se retrouve à postuler à Brakebills College, le jour où il aurait dû se rendre à Princeton. Cette école magique en bordure de New York accueille les apprentis sorciers.
Quentin revit, et découvre alors un tout nouveau monde dans lequel il se sent comme un poisson dans l’eau. Mais un ennemi puissant, “La Bête”, rôde. Et puis le jeune homme soupçonne aussi le monde de Fillory d’être réel. En parallèle, sa meilleure amie Julia Wicker (Stella Maeve) est recalée de Brakebills et va trouver un autre moyen, plus sombre, de pratiquer la magie.
À voir aussi sur Konbini
“Harry méta Potter”
Imaginez un monde qui mélange les dortoirs de Harry Potter et les possibilités infinies du Monde de Narnia, le tout réalisé avec une touche plus sombre et méta. Vous obtenez The Magicians. Les deux premiers épisodes posent un univers soigné, qui a l’avantage de ne pas donner un arrière-goût de cheap, malheureusement souvent présent dans les productions Syfy.
Si l’on sent que le budget effets spéciaux n’est pas extensible, la “production value” est bien présente. Une des scènes les plus réussies voit l’arrivée de “La Bête” en fin de pilote créer de sérieux dégâts en classe de magie. Les autres scènes nécessitant lévitation et boules de feu sont du même acabit.
Ce qui étonne dans The Magicians, c’est ce mélange assez inédit entre drama adulte (on aborde les sujets de la dépression, en sous-texte de l’addiction, le ton peut-être cynique), prise de conscience méta et univers magique complètement assumé.
On trouve aussi bien une Hermione mal dégrossie, Alice Quinn (jouée par Olivia Taylor Dudley, oui comme l’horrible cousin Dudley de Harry Potter !), que des profs sympathiques et inquiets, assez proches de ceux rencontrés dans la saga de J. K. Rowling. Mais à Brakebills, on voit aussi des étudiants s’envoyer en l’air dans les airs, faire la fête, fumer des trucs ou provoquer des catastrophes et vaguement s’en soucier. Comme si on était tombé dans un Poudlard un peu trash.
Les fans de la saga littéraire originale seront probablement déçus par ces premiers épisodes, comme l’a été la journaliste américaine Maureen Ryan (Variety). Difficile (voire impossible) de plaire à tout le monde quand on met en image un monde imaginé par tant de fans, chacun à sa manière. Les raccourcis scénaristiques, des scènes jugées importantes coupées ou encore une caractérisation des personnages différente : tout peut changer lors d’un passage au petit écran.
Les amateurs de série fantastique qui n’ont pas lu les romans devraient en revanche se laisser porter par ces premiers épisodes de The Magicians. Ils ne manquent pas de charme et de personnages attachants, à l’image d’Eliot (Hale Appleman), le premier ami que Quentin va se faire à Brakebills.
Note : 3/5