“C’est de la poésie”. Ces mots, ce sont ceux d’une fan des Bulls de Chicago pour décrire son idole, alors que l’équipe s’apprête à recevoir sa cinquième bague de champion NBA. Le 7 novembre 1997, il sort en dernier parmi la cohue du public et la file formée par ses partenaires comme à chaque entrée de match : le messie, MJ, His Airness ou tout simplement Michael Jordan. Avec The Last Dance, ESPN propose de nous conter les dernières heures, ou plutôt le money time, de la légende du basket américain comme jamais vues auparavant.
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La série documentaire en dix épisodes dévoile des images d’archives inédites, filmées pendant l’ultime campagne des Bulls de Jordan, la saison de 1997-1998. L’occasion pour le basketteur de prouver sa supériorité sur la décennie, voire le siècle écoulé, lui qui a déjà arraché à la sueur de ses mains et de son shoot parfait les plus prestigieuses récompenses individuelles du championnat. Mais le basket-ball est aussi un jeu d’équipe et une chronique familiale avec ses coups de foudre et ses coups de gueule, ses gentils et ses antagonistes, ses exploits et ses échecs. C’est tout un pan de l’histoire de Jordan qui est narré dans la dernière valse de Phil Jackson et ses hommes.
Une saison digne d’Hollywood
© Netflix
Comme toute ligue de sport aux États-Unis, la NBA est un rouage complexe et puissant, dirigé par David Stern dans les années 1990. Une machine à fabriquer des stars, mais tout aussi capable de les broyer dans le processus. En nous plongeant dans les coulisses de cette entité à travers les yeux de Michael Jordan, The Last Dance donne une idée du cycle infernal vécu par les athlètes professionnels : s’entraîner, travailler, gérer la célébrité, tout donner au nom d’un club, voire d’une ville entière, pour finalement être remplacé dès que les rotules lâchent ou que l’âge les rattrape.
C’est dans cette position frustrante que se retrouvent coach Jackson et son équipe à l’entame de la dernière campagne. Le GM des Bulls, le mal-aimé Jerry Krause, l’a prévenu : malgré la renommée et le nouvel espoir offert par Jordan et ses pairs, Chicago est déjà tourné vers l’avenir de la franchise. Direction l’après MJ, quitte à se passer de la dream team portée par le numéro 23. Mais cette famille, qui a déjà connu un three-peat et la première retraite de Jordan en 1993, ne comptait pas partir sans remporter un sixième titre et marquer définitivement l’histoire du sport.
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Ce récit quasi mythologique, dont les rebondissements et les conflits internes dépassent régulièrement la fiction, tient en haleine dès son premier épisode. L’histoire d’un dieu du ballon et de ses apôtres, qui ont démontré des capacités physiques et mentales pour s’élever comme personne dans leur sport. Bien sûr, la série documentaire explore également la formation de Jordan, de son éducation rigoureuse à ses années explosives en NCAA, jusqu’à son premier panier dans la ligue des grands, qu’il dominera très rapidement avec une facilité déconcertante et l’approbation de ses aînés, Magic Johnson, Isiah Thomas ou encore James Worthy.
Évidemment, The Last Dance s’adresse aussi aux amateurs du basket-ball, qui retrouveront les plus grandes actions d’His Airness. La puissance des images d’archives est telle qu’on prend un certain plaisir à (re)découvrir ses années à la fac de North Carolina. Des plans qui n’ont même pas besoin d’être esthétisés tant la grâce et la détente spectaculaire de l’athlète transpirent à l’écran. Une danse aussi voluptueuse qu’agressive, très certainement la dernière que nous avons eue la chance d’admirer sur les playgrounds américains.
En France, The Last Dance est diffusée sur Netflix à raison de deux épisodes par semaine.