Le mid-season de la saison 3 de The Flash a débuté avec l’épisode 9. Retour sur un début de saison poussif. Attention, spoilers.
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À la fin de la saison 2 de The Flash, Barry créait une réalité alternative appelée Flashpoint. En d’autres termes, il venait une fois de plus altérer la logique du temps et de l’espace. Sauf que cette fois, son geste a bel et bien provoqué des conséquences sur son univers (et dans les autres séries DC de la CW). Si tout allait bien dans Flashpoint au début, les choses se sont rapidement envenimées : Caitlin et Wally ont des pouvoirs de méta-humain, Cisco a perdu son frère et voue désormais une profonde haine à Barry tandis que de nouveaux personnages ont fait leur apparition. Et comme d’habitude, Flash continue se balader dans l’infinité du Multiverse.
Le mid-season de The Flash a été marqué par un épisode anormalement calme et plein de bons sentiments pour les fêtes de Noël. Toutefois, ces remarques ne sont pas des compliments. La première partie de cette 3e saison était franchement laborieuse, voire énervante par moments. Pourtant, The Flash est parvenue pendant ses deux premières saisons à être à la fois une série feel good et un show de super-héros, bourré de rebondissements en tout genre et d’idées innovantes. À première vue, les scénaristes semblent s’être perdus entre les multiples timelines qu’ils avaient pourtant introduites avec brio en saison 2. Retour sur ce coup de moins bien qui freine la progression du speedster.
Des nouveautés pas folichonnes
La nouvelle timeline de Flashpoint a provoqué bon nombre de mutations sur les membres de S.T.A.R. Labs. Certains changements sont réussis, tandis que d’autres ne tiennent pas la route. Du côté des échecs, on retiendra la rancœur de Cisco envers Barry depuis la mort de son frère. Le quart d’heure drôle de chaque épisode de The Flash a été compromis par ce nouveau Cisco plus sombre, qui plombe l’ambiance par ses remarques agressives à l’égard de Barry, plutôt très chiantes à la longue. Si les scénaristes ont voulu approfondir leur personnage, ils ont malheureusement procédé de la pire des façons. Heureusement, le super-crossover a en partie remis les compteurs à zéro, même si Cisco continue parfois à se prendre trop au sérieux.
Comme à son habitude, The Flash a continué à jouer avec son Multiverse, intégrant à l’équipe de nouveaux membres, dont un Harrison Wells tout neuf en provenance de Terre-19. Si son interprète, Tom Cavanagh, continue de s’éclater en incarnant à chaque fois une facette inattendue du personnage, il devient lassant à la longue. Pire, à travers cette énième version d’Harrison Wells franchement bon à rien, le scientifique perd de son charisme et de son importance au sein de l’intrigue. En voulant tenter de nouvelles choses, les scénaristes de la série continuent de prendre des risques. Mais contrairement aux deux Wells des premières saisons, celui-ci est trop grotesque pour déclencher le rire de l’assistance.
Tout n’est pas non plus à jeter du côté des nouveautés. L’arrivée de Tom Felton, aka Julian, a redynamisé le quotidien de Barry à la police scientifique. Même si le twist concernant son lien avec Alchemy était prévisible, le jeu de l’acteur et l’atmosphère sombre qu’apporte le background de son personnage à la série font plaisir à voir. Il est intriguant et parvient à palier les faiblesses d’écriture de Wells et de Cisco sur ce début de saison. Le retour de Killer Frost confirme également cette approche dramatique, même si le jeu de Danielle Panabaker laisse toujours autant à désirer. Enfin, les nouveaux pouvoirs de Wally ont fortement divisé : les lecteurs des comics seront ravis de voir débarquer Kid Flash dans la série, mais s’énerveront de le voir progresser aussi vite, voire de dépasser la vitesse de Barry après quelques entraînements.
Le dieu des speedsters Savitar arrive-t-il trop vite ?
The Flash a toujours brillé par la qualité de ses méchants. Entre Eobard Thawne et Zoom, ou même les méta-humains épisodiques comme le Trickster et Gorilla Grodd, la série est parvenue à surprendre ses spectateurs. Mais cette fois-ci, Greg Berlanti et ses scénaristes sont peut-être allés trop loin, trop vite. Dans la saison 3, le big boss que doit terrasser Barry est un dieu. Le dieu de la vitesse Savitar, maître des speedsters, une divinité diabolique capable de voyager à sa guise dans le temps et dans la Force véloce.
Savitar est à la fois impressionnant et décevant. Esthétiquement parlant, les puristes hurleront au scandale. Les créateurs de la série ont décidé de lui donner un look robotique, à la croisée des T-X de Terminator et des Autobots de Transformers. Dans les comics, Savitar ressemble davantage à un humain qu’à un robot futuriste assoiffé de vitesse. Quant aux néophytes, ils pourront apprécier les efforts budgétaires consacrés à la réalisation du personnage en CGI, bien mieux confectionné qu’un King Shark. Les scénaristes ont également innové en matière de “méchant à ambition unilatérale”, genre : “Je suis là pour tuer le héros et détruire le monde.”
Pour l’instant, le but de Savitar est assez flou mais il est profondément lié aux bouleversements de Flashpoint. Espérons seulement qu’il ne s’agisse pas d’une bête question d’ego, comme de savoir qui sera le plus rapide entre lui et Barry. Pour tout dire, c’est précisément cette dérangeante possibilité qui interroge quant à la durée de vie de The Flash : les scénaristes sont peu à peu en train de refermer le piège sur eux, celui de vouloir créer des méchants toujours plus puissants pour surenchérir, à la manière des animes de type shōnen.
Voyez plutôt dans Dragon Ball et notamment dans la dernière série en date Dragon Ball Super : Gokû et Vegeta continuent de dépasser leurs limites, atteignant un nouveau stade du Super Saiyan pour vaincre des ennemis toujours ultra-puissants, voire divins. Or, qui reste-t-il à vaincre quand vous avez terrassé non seulement le dieu de la Terre, mais en plus le dieu d’un multiverse ? Difficile de répondre à cette question sans que la hiérarchie de l’évolution ne soit respectée. The Flash est en train de se confronter à cette problématique darwinienne et de commettre la même erreur en invoquant le dieu de la vitesse dès sa 3e saison, aussi stylé soit-il.
Malgré ses faiblesses et une perte évidente de vitesse en saison 3, on compte sur Greg Berlanti et son équipe pour remettre les pendules à l’heure en deuxième partie de saison. Selon les audiences de la CW, The Flash est toujours la série préférée des fans au sein du DCverse, même si Legends of Tomorrow lui colle sérieusement au train. La bouille d’ange de Grant Gustin continue de nous émouvoir, les scénaristes ne cessent de proposer des cliffhangers (presque) aussi insoutenables que ceux de The Walking Dead et les possibilités infinies du multiverse donnent envie de regarder la suite des aventures de la team Flash. Espérons seulement que Barry passera la deuxième dans la seconde partie de saison, avant que les créateurs de la série ne trouvent un nouveau souffle pour une (très) probable saison 4.