Après avoir incarné l’inoubliable Callie dans Grey’s Anatomy, Sara Ramirez a gagné un quotient sympathie indéniable, qui a peut-être été dilapidé par son rôle dans And Just Like That. La suite de Sex and the City, dont la première saison vient de s’achever sur HBO Max (et Salto chez nous), a fait couler beaucoup d’encre, notamment sur les réseaux sociaux. Le personnage qu’iel incarne, Che Diaz, a en effet été écrit de telle façon qu’il est effectivement difficile d’être de son côté.
À voir aussi sur Konbini
Humoriste de stand-up et en charge de l’animation d’un podcast sur le dating et les relations sexuelles où apparaît Carrie, Che est plutôt cool au début de la saison. Mais la façon dont iel se comporte avec Miranda et le fait que cette histoire d’amour queer soit à l’origine de la séparation entre la BFF de Carrie et Steve est très mal passée auprès des fans. Les analyses de plusieurs médias américains sur l’évolution du personnage de Miranda, jugée incohérente et incompréhensible, et dont Che fait partie, ont aussi contribué à la désapprobation générale.
Le dernier épisode ne fait vraiment rien pour rattraper le personnage : Che annonce en chanson (le moment est assez WTF) lors d’une soirée générale avec ses potes qu’iel a une super opportunité de faire une série à Los Angeles et va partir pour plusieurs mois en Californie. Miranda l’apprend en même temps que tout le monde, mais décide tout de même, après une discussion, de le·a suivre dans cette aventure.
© HBO Max
Dans une interview accordée au New York Times après la diffusion du season finale d’AJLT, la star a mis les choses au point sur ce qu’iel ressent par rapport à son personnage. Sara Ramirez explique que, comme Che, iel a effectué son coming out non binaire (il y a un an), mais au-delà de cette appartenance à la communauté LGBTQ+, “je ne me reconnais pas dans Che”, admet-iel. Iel poursuit :
“Je suis tout à fait conscient·e de la haine qui existe en ligne, mais je dois protéger ma santé mentale et mon art. C’est beaucoup plus important pour moi, car je suis un véritable être humain. Je suis très fier·ère de la représentation que nous avons créée. Nous avons construit un personnage qui est une personne humaine, imparfaite, complexe, qui n’existe pas pour être aimé·e, et qui ne recherche pas une quelconque validation. Iel est là pour être lui·elle-même.”
D’autre part, Sara Ramirez rappelle qu’iel ne contrôle pas l’écriture de son personnage. “Je me réjouis de la passion qu’ont les gens autour de cette représentation. Mais dans la vie réelle, il existe beaucoup d’êtres humains différents et qui sont fidèles à elles et eux-mêmes et expriment leur pouvoir d’une multitude de façons. Iels sont tou·te·s des personnes différentes. Et Che Diaz a son propre public, auquel iel s’adresse et qui prend vraiment plaisir à suivre ce qu’iel fait.”
Il est évident que le personnage de Che Diaz aurait pu être écrit de façon à nous le rendre un peu plus sympathique dans le cadre d’une série comme And Just Like That, qui bénéficie d’un gros noyau de fans qui vénèrent les personnages déjà installés depuis des décennies dans leur imaginaire.
Mais Sara Ramirez note un point valide : on ne nous demande pas de l’aimer. Il est évident qu’iel (le personnage comme son interprète, pour le coup) essuie les erreurs d’une représentation pionnière. Vous connaissez des personnages non binaires avec un arc narratif aussi important que celui de Che Diaz, dans une série aussi grand public que la suite de Sex and the City ?