Si ces nouveaux chiffres aboutissent à un bilan relativement positif, il reste encore des progrès à faire.
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Chaque fin d’année, le GLAAD (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation) émet un bilan sur la visibilité des communautés LGBTQ, et plus largement des minorités sur le petit écran. Une étude poussée qui s’appuie sur les grilles de programmation, autant des chaînes publiques et câblées que des plateformes de streaming légal telles que Netflix ou Amazon. Pour la 21e année consécutive, le rapport de l’association vient d’être rendu disponible et le résultat est plutôt enthousiasmant.
Le cru télévisuel 2016-2017 tape dans les records avec pas moins de 4,8 % de personnages récurrents LGBTQ à l’heure actuelle. C’est clairement le taux le plus haut depuis que le GLAAD a commencé à surveiller ce critère. Il en est de même pour les personnages noirs, qui occupent désormais 20 % du petit écran. Petit bémol néanmoins : seulement 38 % de ces personnages de couleur sont des femmes. Autant dire que s’il y a de quoi se réjouir, des progrès restent à faire quant à la représentation des femmes noires à la télé.
Au niveau des personnages transgenres, le nombre a plus que doublé en l’espace d’une année. Alors que le bilan annuel précédent recensait seulement 7 transgenres réguliers sur nos écrans, le taux a depuis grimpé et nous en retrouvons actuellement 16. On pense notamment à Jeffrey Tambor dans Transparent ou encore à Laverne Cox dans Orange Is the New Black, et prochainement dans la série de CBS, Doubt. Il faudrait maintenant que davantage d’opportunités soient offertes aux acteurs et actrices transgenres.
En parallèle, un autre record a été explosé quant à la représentation de personnages atteints d’un handicap, avec 1,7 % qui occupent des rôles principaux. On pense notamment à l’une des héroïnes malentendantes du teen drama Switched at Birth ou encore plus récemment au héros adolescent de Speechless. Ce dernier, tout comme son interprète Micah Fowler, souffre d’infirmité motrice cérébrale.
“Bury your gays”, un trope tenace
En revanche, le gros point noir de ce bilan jusqu’ici positif reste le traitement des personnages féminins gays ou bisexuels à la télévision. Cette année passée, trop de shows ont fait appel au ressort usé du “bury your gays”. Celui-ci consiste à faire mourir des personnages homosexuels pour engendrer un impact sur les protagonistes, généralement hétérosexuels. On se souvient encore de la mort ridicule et gratuite de Lexa dans la troisième de The 100 qui avait révolté les fans, ou bien celle de la regrettée Poussey dans Orange Is the New Black, sans parler de Denise et la flèche perdue dans The Walking Dead.
Pour illustrer ce triste phénomène, le GLAAD a compté près de 25 personnages féminins LGBTQ ayant passé l’arme à gauche en 2016. Un constat alarmant qui encourage l’idée que ce genre de personnage est secondaire et donc complètement dispensable. Au bout du compte, en dépit de nombreuses avancées notables, il reste encore des aspects à améliorer, comme le soutient la présidente de l’association, Sarah Kate Ellis : “Bien que ce soit encourageant de voir ce progrès au niveau de la représentation LGBTQ à la télévision, il est important de rappeler que les nombres ne sont qu’une partie de l’histoire, et que nous devons persister à vouloir davantage de portraits divers et complexes de la communauté LGBTQ.”